Daniel Marcelli, l'invité de 14h

Daniel Marcelli, professeur de psychiatrie, ancien chef de service au CHU de Poitiers et auteur de "C'est en disant non qu'on s'affirme", éd. Hachette littérature et de "Le règne de la séduction, un pouvoir sans autorité", éd. Albin Michel

Dire «non» est essentiel pour se différencier et s'affirmer. Mais à trop dire non, on risque de s'enfermer dans un refus systématique et de se couper des autres, considérés comme autant d'entraves à ses désirs. Pour se construire, l'être humain a aussi besoin de s'identifier et de dire «oui». Chef du service de psychiatrie infanto-juvénile du CHU de Poitiers, professeur de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Daniel Marcelli est l'auteur de plusieurs ouvrages dont L'Enfant, chef de la famille

Dans la ligne de ses travaux précédents sur l’autorité, Daniel Marcelli nous propose un ouvrage passionnant sur la séduction, appuyé sur la clinique. Dans nos sociétés démocratiques où se trouve prôné l’individualisme, c’est-à-dire le « respect » des décisions de chacun, la contrainte et la coercition apparaissent comme des moyens d’un autre temps. Au niveau du pouvoir politique par exemple, la publicité et la séduction s’imposent, afin de susciter le désir pour que l’individu agisse librement, mais comme on veut qu’il agisse. Et en matière d’éducation, les parents et les éducateurs se trouvent pris dans le dilemme interdire ou séduire. Ils choisissent donc de séduire, car interdire suscite l’opposition. D’où la fragilité du pouvoir, celui du politique comme celui des parents. Le problème est que l’adhésion obtenue par la séduction n’a pas pour corollaire la reconnaissance d’une autorité. Une réflexion très nouvelle sur l’évolution de nos sociétés modernes, aux confins de la psychologie de l’enfant et de la psychopathologie de la vie quotidienne.
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