Vaccination en France: "L'Ehpad de base n'a pas les moyens" alerte le Dr Jérôme Marty

Le coup d'envoi en grande pompe de la campagne de vaccination en France a été donné dimanche. Mais le médecin généraliste Jérôme Marty prévient: tous les Ehpad ne vont pas pouvoir vacciner dans les bonnes conditions.
Devant le personnel hospitalier et une caméra, Mauricette, 78 ans, a été dimanche la première française à être vaccinée contre le Covid-19. L'administration du sérum tant attendu à eu lieu au sein de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret de Sevran, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France qui a payé un lourd tribut pendant l'épidémie de coronavirus.
Cette première piqûre marque le coup d'envoi de la campagne gouvernementale de vaccination qui va viser dans un premier temps les pensionnaires des Ehpad, le personnel soignant et les personnes à risques: "Je me ferai vacciner et dès que possible je vaccinerai mes parents", prévient ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules", le docteur Jérôme Marty, alors que la France est l'un des pays où la défiance contre le vaccin est l'une des plus grandes dans le monde.
"La vaccination d’hier c’était symbolique"
Mais le praticien prévient: les bonnes conditions de la vaccination de Mauricette, un grand nombre de soignant autour de la patiente, ne sont pas celles de tous les Ehpad:
"La vaccination d’hier, c’était symbolique. Cela me fait penser aux coups d’envois fictifs des matchs de foot ou de rugby quand une personnalité vient taper le coup d’envoi. Ici, la personnalité c'était l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP). Mais le vrai match est ensuite et c’est là où l’on va voir si ça fonctionne
Et la procédure sera lourde et peut-être plus dure à appliquer dans la réalité:
"Les directeurs de maison de retraite et d'Ehpad ont reçu un guide de 45 pages sur la procédure à adopter de la part de la Haute autorité de Santé. C'est typiquement français, c'est des cliquets de protection à tous les étages, de la traçabilité à tous les étages mais le problème c'est quel Ephad de base territorial n’a pas les moyens de l’APHP. Hier, on a vu Mauricette se faire vacciner et elle avait 7 professionnels autour d’elle", explique Jérôme Marty.
Car dans les territoires plus ruraux, il n'y pas autant de soignants pour vacciner: "Il va falloir que les médecins libéraux soient présents et ils ne le seront pas toujours alors qu'il y a des déserts médicaux (...) On va lasser les professionnels qui ne pourront pas faire toute cette procédure", ajoute le médecin.
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