Démission de Bouteflika: "On demande aussi un changement de système, pas seulement de président"
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika va démissionner avant l'expiration de son mandat, le 28 avril, a annoncé lundi la présidence de la République, un départ qui était la principale revendication de la rue qui réclame aussi la fin du "système" au pouvoir.
Les jours à la tête de l'Etat sont désormais comptés pour le président algérien Abdelaziz Bouteflika. La présidence de la République a annoncé lundi par un communiqué que le chef de l'Etat allait démissionner d'ici le 28 avril prochain, date à laquelle devait se tenir l'élection présidentielle.
Auparavant, le chef de l'Etat, âgé de 82 ans, prendra des "mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l'Etat durant la période de transition", assure le communiqué.
Pour Nazih, l'annonce de cette démission n'est qu'une première étape dans la lutte du peuple algérien vers la liberté:
"Il ne faut pas crier victoire. Ce n'est qu'une bataille de gagnée pas la guerre. Aujourd'hui, on demande un changement de système, pas seulement de président, ce qui veut dire avoir un nouveau souffle, donner de la place aux jeunes, dans un nouveau gouvernement pour avoir plus d'espoir".
"La frustration commence à partir"
Mais déjà, il souffle dans les rues d'Alger un vent de liberté. Derrière son comptoir, Mourad n'en revient pas: "C’est la fête. Les gens sont plus à l'aise, plus ouverts. La frustration commence à partir. Et je crois la frustration elle va pas revenir".
Au milieu d’un parc, sous des arbres, une cinquantaine de personnes tente d’imaginer l’après Bouteflika: "Je n'ai jamais fait ma carte électorale, mais maintenant, c'est une évidence, j'irai voter aux prochaines élections. C'est la réelle victoire qu'on a eu pour le moment", se réjouit un jeune homme.
Dans les parcs, dans la rue, le peuple algérien n’a plus peur de s’exprimer. Certains osent même peindre des slogans sur les murs. Un acte encore inimaginable il y a 2 mois. Une liberté que les passants avaient presque oubliée: "Maintenant, j’ai vraiment de l’espoir quand je vois ces jeunes faire tout ça. J’ai vraiment confiance", s'enthousiasme un passant.
Plus aucun retour en arrière ne sera possible préviennent en chantant ces jeunes.
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