Pas de réouverture des restaurants le 20 janvier: "Tant qu'on n'aura pas remis à leur place tous ces hauts fonctionnaires..." enragent des restaurateurs
Les restaurants ne devraient pas rouvrir le 20 janvier comme l'avait envisagé le gouvernement. Les restaurateurs craignent l'avenir de leur profession.
Ils ne devraient finalement pas rouvrir le 20 janvier comme l'avait envisagé le gouvernement. Les restaurants vont très probablement devoir garder encore un peu plus longtemps leurs portes closes.
Une réunion avec les représentants des bars et restaurants est organisée en urgence ce mardi après-midi à Bercy avec le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises Alain Griset.
"Repousser sans visibilité, ce n'est pas gérable"
C’est un nouveau coup de massue pour les restaurateurs fermés depuis le 29 octobre dernier. A Bordeaux et Marseille, le rideau de fer du restaurant de Vincent Moll est baissé depuis deux mois. Et une réouverture le 20 janvier, il n'y croit plus. Il est dépité.
"J'ai besoin de savoir quand. Repousser sans visibilité, ce n'est pas gérable."
Un manque de perspectives qui pousse l'un de ses 10 salariés à vouloir se réorienter.
"Un de mes employés m'a appelé en me disant qu'eu égard du manque de visibilité il quittait la restauration pour un métier différent. C'est cette démotivation que je crains."
"On a l'impression d'être encore confinés"
Loin du rythme habituel des services qui s'enchainent, les professionnels comme Gabriel Arduino ont du mal à supporter cette mise à l'arrêt.
"On a l'impression d'être encore confinés. On n'a pas l'impression de vivre à nouveau. On a des activités qui sont assez physiques, qui prennent beaucoup de temps et d'espace dans nos vies et aujourd'hui on est privés de tout ça."
Les représentants des restaurateurs reçu cet après-midi au ministère de l'économie vont demander des réouvertures par secteur géographique, en fonction de la situation épidémique.
A Marseille, Frédéric Jeanjean de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie implore le gouvernement à prendre des décisions au plus proche du terrain.
"Tant qu'on n'aura pas remis à leur place tous ces hauts fonctionnaires au ministère de la Santé qui sont en train de mettre le pays en coupe réglée... Parce que pour une fois dans leur vie ils auront eu le pouvoir sans passer par des élections ou tout autre contrôle, il va falloir s'en débarrasser."
"On parle de suicide dans la profession"
Et malgré les aides de l'Etat et le chômage partiel. Il y a des factures d'électricité ou d'eau à payer. Difficile de garder le moral pour Laurent Ceccarini, patron de 60 salariés dans 2 restaurants, se fait désormais suivre par un psychologue.
"On parle de suicide dans la profession, il y a des cas autour de collègues qui ont fait des tentatives. On pense aux familles, la nôtre en premier, et on ne sait plus trop quoi leur dire, c'est très très éprouvant."
Près d'un tiers des professionnels du secteur envisagent de déposer le bilan.
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