Des changements "vite et fort": comment le gouvernement veut s'y prendre pour accélérer la vaccination

La France est à la traine. Depuis une semaine, le rythme est de 50 vaccination par jour. Loin des 20.000 doses administrées quotidiennement en Allemagne.
Et maintenant, on fait quoi? Les fêtes passées, le gouvernement guette désormais un rebond de l'épidémie de Covid-19, prélude à de possibles nouvelles restrictions, tout en essayant d'étouffer la polémique grandissante autour de la lenteur de la campagne de vaccination.
Vivement critiqué pour le nombre très modeste de vaccins administrés (quelques centaines) en comparaison avec d'autres pays européens, l'exécutif répète qu'il met les bouchées doubles. Mais avec 516 personnes vaccinées au 1er janvier selon le ministère de la Santé, les attaques ne faiblissent pas face à une campagne au compte-gouttes qui comprend une visite pré-vaccinale pour déceler d'éventuelles contre-indications et recueillir le consentement des personnes.
Le chef de l'Etat a pourtant donné plusieurs coups de pression ces derniers jours à son gouvernement et aux administrations du ministère de la Santé. Pour Emmanuel Macron, le rythme actuel n'est "ni à la hauteur du moment ni à la hauteur des Français". Le Président, qui sait qu'il joue gros politiquement après les polémiques sur les masques et les tests, a appelé ce week-end encore à des changements "rapides et forts". Mais quels sont les véritables leviers dont dispose le gouvernement?
La première chose est - et reste - la vaccination des soignants de plus de 50 ans: le gouvernement a demandé de mettre tous les moyens pour accueillir le personnel hospitalier, mais aussi les salariés des centres médicaux sociaux sans oublier les infirmières et les médecins de ville. Une centaine de centres doit ouvrir dès cette semaine. Objectif: vacciner 600.000 soignants d'ici fin février.
Mettre la pression... sans changer de stratégie
Pour ce qui est des Ehpad, le gouvernement n'a pas l'intention de retirer la consultation préalable au consentement, mais les délais d'acheminement seront plus rapides, cinq jours entre la commande et l'arrivée des doses dans les établissements.
Si la campagne de vaccination française prend du retard, c'est à cause de la centralisation des doses en région parisienne selon le professeur Philippe Froguel directeur de recherches à l'Institut Pasteur de Lille.
"On n’a pas réussi à vacciner les Ehpad, parce qu’on l’a fait de manière centralisée de Paris. Si on l’avait fait localement, je pense que ça aurait beaucoup mieux marché. Mais pour ça, il faut qu’on accepte d’envoyer les doses vaccinales dans les congélateurs de tous les grands hôpitaux. Des congélateurs à -80 degrés, j’en ai 20 chez moi. Il faut aussi vacciner le personnel soignant de plus de 50 ans".
Selon l'Elysée, l'idée du président était de mettre la pression sans changer de stratégie. "Nous commençons très bas mais nous allons monter en pic" assure un conseiller qui prédit que la France aura atteint le même niveau que l'Allemagne dans moins d'un mois.
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