Des chiens renifleurs détectent les cancers: "pour les chiens, le cancer a une odeur"

Grâce à deux bergers malinois, l'Institut Curie et l’hôpital Tenon, à Paris, arrivent à détecter des tumeurs chez des personnes atteintes de cancers du sein ou de la prostate. Les premiers résultats, dévoilés le 21 février dernier, sont extrêmement encourageants. Olivier Cussenot, chef du service d’urologie à l’hôpital Tenon était l'invité de Bourdin Direct ce vendredi.
Ils s'appellent Thor et Nykios. Ce sont deux bergers malinois. Leur particularité? Ils arrivent à détecter la présence de tumeurs cancéreuses rien qu'à leur flair. Ces deux chiens participent au très sérieux protocole Kdog de l'institut Curie, qui met au point une détection précoce des cellules cancéreuses du sein par le seul odorat du chien. Après six mois de tests, les premiers résultats sont plus qu'encourageants: les chiens réussissent à détecter le cancer du sein à 100%.
130 femmes se sont portées volontaires pour ce protocole Kdog. Parmi elles, une trentaine atteintes du cancer. Elles ont toutes porté sur leur poitrine un chiffon pendant quelques heures, pour recueillir leur transpiration. Des chiffons flairés par Thor et Nykios, tous les jours. Et à tous les coups, ils ont reconnu l’odeur commune à toutes les malades, différente de l’odeur des patientes saines. Le projet entre maintenant dans la deuxième phase, celle de l’étude clinique. 1.000 femmes vont désormais participer au protocole, et deux chiens supplémentaires vont être utilisés pour confirmer les premiers résultats.
"95% de réussite"
Ce qui vaut pour le cancer du sein vaut aussi pour le cancer de la prostate, comme l'a expliqué ce vendredi dans Bourdin Direct le professeur Olivier Cussenot, chef du service d’urologie à l’hôpital Tenon, à Paris. Il pilote le projet sur la détection par les chiens des marqueurs du cancer de la prostate. Lui aussi utilise des bergers malinois, "mis à la disposition par l'armée". "Ils sont entraînés à reconnaître les patients qui ont un cancer. Là, ils reniflent les urines des patients et arrivent à savoir s'il est atteint d'un cancer de la prostate. En ce qui nous concerne nous sommes à 95% de réussite", s'enthousiasme-t-il.
"Dans le monde, cette détection par les chiens a des taux de réussite identiques pour les cancers du poumon, des ovaires, de la vessie, de la thyroïde… Il y a vraiment une odeur du cancer, dans le spectre olfactif du chien. Ce pourrait être une version bio, en quelque sorte, de la détection du cancer", poursuit Olivier Cussenot. Qui prévient qu'il sera difficile de généraliser cette méthode: "c'est difficile parce qu'il faut un an et demi pour éduquer les chiens. Il faut être certain que pendant des années, il va pouvoir avoir les mêmes performances tous les jours sur un grand nombre de tests".
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