"Des choses se sont passées qu'on ne sait pas": Emmanuel Macron remet en cause la Chine

Le président de la République s'est confié au journal anglophone et remet en cause publiquement les versions officielles de la Chine depuis le début de la crise du coronavirus.
En pleine crise du coronavirus et après avoir donné il y a quelques jours un entretien à la presse italienne, le chef de l'Etat s'est cette fois confié au Financial Times. Depuis le début de l'épidémie du coronavirus, 140.000 personnes sont mortes dans le monde, dont plus de 92.000 en Europe et 30.000 aux USA.
Dans cet entretien au quotidien britannique, Emmanuel Macron considère que la mondialisation est en fin de cycle et que l'Europe fait face à un moment de vérité.
C'est une analyse en profondeur de la crise du coronavirus que livre Emmanuel Macron. Une crise qui bousculera selon lui la mondialisation. Une situation qui doit également pousser les dirigeants à l'humilité insiste-t-il.
"Inventer quelque chose de nouveau"
"Je ne sais pas si nous sommes au début ou au milieu de la crise", mais "nous nous embarquons dans l'impensable". Il faut maintenant, selon le président, "inventer quelque chose de nouveau" mais qui ne doit surtout pas aboutir à l'abandon des libertés comme dans la Hongrie de Viktor Orban.
"Nous ne pouvons pas accepter cela au motif d'une crise sanitaire" insiste le président de la République. Qui appellent dans cet entretien l'Allemagne et les Pays Bas à plus de solidarité sous peine de voir la vitoire d'autres populistes en Italie, en Espagne ou encore en France dans une Europe qu'il considère aujourd'hui face à un moment de vérité.
"Manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas"
Dans cet entretien Emmanuel Macron considère également que la Chine n'aurait pas tout dit sur sa gestion de la Crise : "Manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas", déclare le chef de l'Etat.
"Ne soyons pas naïfs au point de de dire que la Chine a été meilleure que nous", a-t-il également lancé. "Le pays devra répondre après la crise à des questions difficiles."
Il rejoint en ce sens les critiques de plus en plus pressantes sur Pékin formulées ces dernières heures par Londres mais aussi Washington. Le nouveau coronavirus est soupçonné d'être apparu dans un marché en plein air de Wuhan où des animaux exotiques étaient vendus vivants. D'origine animale et proche d'un virus présent chez des chauves-souris, il aurait pu s'y transmettre à l'Homme et muter.
"Le mensonge chinois"
Mais des médias américains ont ouvert une autre piste. Selon le Washington Post, l'ambassade des Etats-Unis à Pékin avait alerté Washington il y a deux ans sur les mesures de sécurité insuffisantes dans un laboratoire local qui étudiait les coronavirus chez les chauves-souris.
D'après Fox News, le coronavirus actuel émanerait de ce laboratoire, même s'il s'agirait bien d'un virus naturel -et non un agent pathogène créé par les Chinois-, et que sa "fuite" serait involontaire, conséquence de mauvais protocoles de sécurité. Un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a balayé ces accusations. "De nombreux experts médicaux réputés dans le monde estiment que l'hypothèse d'une prétendue fuite n'a aucune base scientifique", a-t-il déclaré.
Ce vendredi matin, la région de Wuhan a d'ailleurs publiquement revu ses chiffres à la hausse avec officiellement 4.632 morts liés à l'épidémie soit 1.290 de plus que le dernier bilan.
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