"Des fois, je ne peux pas prendre mon fils parce que je n’ai rien dans le frigo": des salariés de Roissy sans salaire depuis 53 jours

TEMOIGNAGE RMC - Ces agents de sûreté et de sécurité, qui travaillent sur les zones de fret et d'entretien des avions Air France, ont reçu un courrier de leur entreprise Seris les informant qu'ils étaient transférés à Securitas.
Ils sont en CDI, mais ils ne sont pas payés depuis fin novembre à cause d'un imbroglio administratif. 47 salariés de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle sont dans cette situation ubuesque à cause d'un transfert d'activité litigieux. Une partie d'entre eux ont entamé jeudi dernier une action en référé auprès du tribunal prud'hommal de Bobigny.
Et ils ont fait le calcul, cela fait 53 jours que Fairouz n'a pas été payée. “Plus les jours passent et plus c’est difficile. Avec les charges qui tombent, les crédits ce n’est juste pas possible”, indique cette jeune maman.
Ces salariés n'ont droit à aucune aide, car administrativement, ils sont toujours en CDI. Christophe a puisé dans ses économies pour tenir, mais il en arrive au bout.
“J’ai mon fils un week-end sur deux et des fois, je ne peux pas le prendre parce que je n’ai rien dans le frigo. La voiture ne roule pas tous les jours, on limite les déplacements”, explique-t-il.
Un sentiment d'abandon
Salarié chez Seris depuis 16 ans, il se sent trahi. “Ils n’en n’ont rien à faire. On reste s’en rien, mais ils ne vont pas s’en inquiéter et pourtant avec ces gens-là, on a travaillé tous les jours. Du jour au lendemain, être abandonné sans salaire et sans même être licencié, ça ne s’est jamais vu”, affirme-t-il.
Leur action en justice est encadrée par Nordine Kebbach, responsable syndical à la CGT. “La grosse problématique qu’on a c’est que la justice est lente. On n’attend pas un résultat avant début avril”, regrette-t-il. D'ici là, une cagnotte solidaire va être mise en ligne.
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