Des habitants de Montmorency s'opposent à l'accueil de réfugiés dans leur ville

REPORTAGE - Depuis le 15 septembre dernier, une centaine de migrants syriens et irakiens sont arrivés dans cette commune du Val-d'Oise. Une installation qui n'était pas souhaitée par la municipalité, comme l'explique la maire Les Républicains, Michèle Berthy, dans une lettre envoyée à tous ses administrés par La Poste.
A Montmorency, dans le Val-d’Oise, une centaine de réfugiés syriens et irakiens sont arrivés depuis le 15 septembre. Problème, les habitants de cette commune sont récalcitrants à cet accueil comme l'a expliqué la maire (Les Républicains) Michèle Berthy. Dans une lettre envoyée à tous les administrés de la ville, l'élue a ainsi tenu à rappeler que sa ville "ne fait pas partie des volontaires pour accueillir durablement les réfugiés" et de préciser que "le préfet s’est engagé à ce que le site de Montmorency soit mobilisé pour une durée qui ne saurait aller au-delà de deux mois".
Mais dans la ville, cette lettre de l'édile divise les habitants. Céline, bénévole au Secours Catholique auprès des réfugiés, estime que maire n'a rien à se reprocher: "Dans ce courrier, elle parle quand même d'humanisme. Elle ne serait pas d'accord que les réfugiés soient maltraités". Et de rappeler que "c'est quand même la préfecture qui dit que cela ne durera plus de de deux mois".
"Je ne trouve pas ça très intelligent"
Pour Eric et Carine, en revanche, ce courrier arrive bien trop tard. "Cette lettre ressemble quand même fortement comme une excuse de ne pas avoir prévenu sa communauté, croit savoir Eric. De toute façon nous n'avons pas le choix et nous faisons avec". "Je pense que madame le maire n'est pas du tout dans le social donc elle a fait ce mot pour quelque peu se décharger", indique de son côté Carine.
Une manœuvre plus politique qu'humaniste, c'est ce que dénonce l'élu municipal UDI Philippe Borderie: "Je ne trouve pas ça très intelligent. (Face au problème des migrants), on doit avoir une réponse d'être humain et non pas de politique… Je suis déçu, honteux". En deux semaines seulement, une vingtaine de réfugiés a déjà quitté Montmorency pour retourner en Allemagne.