Covid-19: "Des membres de la communauté ont reçu des menaces de mort" confie le pasteur de l'église évangélique de Mulhouse

Neuf mois après le rassemblement évangélique de Mulhouse qui aurait permis la propagation du Covid-19, le pasteur de l'église raconte que certains fidèles ont reçu des menaces de mort.
C’était à l’origine un rassemblement religieux classique. En Février dernier, 2200 fidèles de l’Eglise évangélique venus de toute la France sont réunis à Mulhouse pour une semaine de prières. A l’époque le Covid-19 circule encore peu. Mais à la sortie du rassemblement, le nombre de cas de coronavirus explose parmi les fidèles qui vont le diffuser sans le savoir. Pire encore, ceux-ci apportent le virus dans des régions où il ne circule presque pas comme en Guyane.
Résultat, le rassemblement contribue à la diffusion rapide du Covid-19 sur le territoire français. Trois retraités corses présentes au rassemblement sont à l’origine de l’arrivée du virus dans la région d’Ajaccio, tandis qu’une infirmière des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg serait elle à l’origine de la contamination de 250 soignants, assure à l’époque le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand-Est.
Plusieurs mois après, le pasteur de l'église Samuel Peterschmitt dénonce la stigmatisation subie par ses fidèles et se défend de toute prise de risque: "A cette période-là, l'agence nationale de la santé disait qu'il n'y avait pas de risques de contaminations liés au Covid-19 en France. Pendant notre rassemblement, Emmanuel Macron prenait un bain de foule à 300 mètres de chez nous!", raconte-t-il sur le plateau des "Grandes Gueules". Aujourd'hui il en veut aux médias déplorant l'emballement et la désinformation.
"Il fallait un bouc émissaire"
Samuel Peterschmitt, lui même atteint du Covid-19 et hospitalisé comme 15 membres de sa famille, estime aussi que l’église évangélique a pu servir de bouc émissaire : "J'ai pu me rendre compte que nous tombions bien. Il fallait un bouc émissaire dans ce pays qui mange souvent du religieux", déplorant des menaces de morts envers certains membres de l’église.
"Nous avons eu des personnes de la communauté qui ont reçus des lettres anonymes disant 'je vais cramer ta baraque'. Des lettres menaçaient de brûler l’église ou de nous descendre à la kalachnikov. Ce n’est pas très agréable", dénonce-t-il.
Après le rassemblement, c'est finalement le fils de Samuel Peterschmitt, Jonathan lui-même malade, qui donne l'alerte. Trente-deux personnes présentes lors du rassemblement évangélique mourront du Covid-19.
Votre opinion