Des policiers condamnés à de la prison ferme pour l'arrestation illégale d'un jeune Afghan

Ils soupçonnaient le jeune homme d'avoir craché sur des passants. Ils l'ont interpellé violemment puis conduit à 30 kilomètres du lieu de l'arrestation et l'ont abandonné après l'avoir frappé.
Trois policiers ont été jugés mercredi en comparution immédiate pour "violence en réunion par personne dépositaires de l'autorité publique et faux". Ces trois fonctionnaires de la CRS autoroutière de Septème-les-Vallons, dans les Bouches-du-Rhône, ont arrêté illégalement un homme le mois dernier, qu'ils ont frappé.
Si l'un des trois membres de l'équipage a écopé d'un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Marseille, les peines pour ses deux autres collègues sont beaucoup plus lourdes. De 18 mois à 4 quatre ans de prison pour des faits d'enlèvement et séquestration, faux et violences volontaires.
Deux des trois fonctionnaires ont été incarcérés dès le prononcé de la condamnation. "Des policiers indignes de leur uniforme", justifie la procureure. Le 12 avril dernier, les trois CRS déployés sur le Vieux Port de Marseille dans le cadre du confinement interpellent violemment un jeune réfugié afghan.
Un faux procès verbal
Projeté contre le véhicule de police, il subit une clé de bras. Le jeune homme de 27 ans est pourtant en règle, mais les agents le soupçonnent d'avoir craché sur des passants. Ils l'embarquent et l'abandonnent sur un terrain vague à une trentaine de kilomètres de là.
Le jeune Afghan aurait alors reçu un coup-de-poing ou une gifle. Les CRS ont aussi été accusé d'avoir rédigé un faux procès verbal pour tenter de dissimuler les faits. C'est le chef de cet équipage, un brigadier de 46 ans qui a écopé de la peine la plus lourde quatre ans de prison de ferme. Un an de plus que les réquisitions.
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