Renoncer à une semaine de congés pour rattraper le retard du confinement: le refus des salariés de Bombardier

Après l'arrêt de la production dû au confinement, la direction propose de travailler une semaine de plus pour "rattraper" la fermeture.
Des salariés de l'usine du constructeur ferroviaire canadien Bombardier de Crespin, dans le Nord, ont bloqué lundi matin les arrivées de pièces détachées, pour protester contre la proposition de la direction de travailler une semaine de plus pour "rattraper" la fermeture pendant le confinement.
"Nous avons proposé en CSE vendredi une solution de rattrapage de la fermeture pendant deux mois, de travailler la dernière semaine de juillet, qui serait payée l'équivalent de deux semaines, plus une prime exceptionnelle de 200 euros", a rapporté la direction.
Arrêtée mi-mars, la production a repris le 11 mai. Pendant le confinement, la direction n'a pas compensé les 16% de salaire perdus pour les ouvriers mis au chômage partiel. "On nous demande des efforts pour sauver les comptes d'un futur ex-employeur", s'indigne Karim Khatabi, délégué Sud de l'usine s'exprimant "au nom de l'intersyndicale", puisque Bombardier a annoncé en février la vente de sa branche Transport (ferroviaire) au groupe français Alstom et à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Selon Pascal Lussiez, délégué CFDT, les salariés perdraient en réalité deux semaines de repos, en travaillant sur leurs RTT, qui seraient payés au lieu d'être posés. Selon eux, entre 200 et 300 salariés ont bloqué lundi matin l'entrée des camions transportant des pièces détachées nécessaires à la construction des trains et pourraient bloquer à nouveau l'entrée du site l'après-midi.
L'usine de Crespin, ouverte il y a près de trente ans, est aujourd'hui le premier site industriel ferroviaire en France, avec 1.500 salariés et environ 400 à 500 intérimaires. Elle a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 813 millions d'euros et ses carnets de commandes sont pleins.
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