La Deschamps "Touch"
Retour sur la victoire de l’Equipe de France en Italie…
Le compo des Bleus est claire, match amical ou pas, Deschamps ne vient pas en Italie pour faire des essais, pour tenter de mettre un « jeu » en place. Avec une équipe avant tout solide, avec trois n°6, le sélectionneur affiche son ambition et son style. Ses Bleus sont là pour faire ce qui pour Deschamps est le plus important : un résultat ! D’abord ne pas perdre donc. Pas de Gourcuff, et Sissoko plutôt que Gonalons, pour un surplus de muscles. Est-il utile de commenter cette vision du jeu très « années 90 » ? Ça rappelle le milieu de France 98, « son » milieu. Le scientifique Deschamps reproduit ce qu’il faisait notamment à Marseille dès qu’il avait face à lui un adversaire de renom. On peut toujours se dire que ces choix sont motivés par le besoin, capital, de résultat. Par l’envie de faire durer le plaisir d’Espagne/France. Mais à mes yeux, la vérité est toute autre et je crois que la révolution du jeu n’est pas à l’ordre du jour chez nous.
Dans une optique totalement opposée, Prandelli aligne, lui, une équipe qui se veut conquérante. Une équipe qui dans les plans de Deschamps doit venir buter sur le rocher Bleu !
Sans surprise, c’est l’Italie qui fait le jeu en affichant un visage positif. C’est plutôt agréable, mais la France contient bien, sans trop se mettre en difficulté. Ça ressemble à Espagne/France d’il y a un mois tant l’écart technique est grand, le style différent. Reste à savoir si comme à Madrid, les Bleus afficheront un autre visage en seconde période. En attendant et logiquement, l’Italie marque. L’ambition, le jeu sont récompensés. La réponse est toutefois immédiate. Pas la peine d’attendre le plan B de Deschamps. Valbuena, le meilleur Bleu, le seul qui ose, inscrit un but sublime. L’efficacité et rien d’autre, la Deschamps « Touch » est là !
L’équipe de France débute la seconde période plus haut. Moins d’attentisme et un peu plus d’ambition, si le jeu italien est plus plaisant, la France semble en mesure de mener un contre à bien. Gomis et Menez remplacent Giroud et Ribery, Deschamps ne touche pas à son système. Pour ceux qui auraient encore un doute, « solidité et bloc en place » sont bel et bien les mamelles de la France ! Mais puisqu’elles sont belles et regorgent de vie, les Bleus en profitent. Le rythme baisse et l’Italie s’agite en vain. Une percée de Menez, un centre ou un tir, peu importe, et Gomis lance les Bleus vers une victoire de prestige. Après le champion d’Europe, c’est son dauphin qui mord la poussière. La France serait-elle redevenue la championne du monde des matches amicaux ?
Au-delà du style que chacun jugera, il faut tout de même noter que ces Bleus dégagent beaucoup de sérieux. La rigueur, le caractère, l’implication animent incontestablement cette équipe. Pour atténuer un enthousiasme démesuré, on se souviendra que la France de Blanc avait aligné une longue série de victoires avec au passage le Brésil et l’Allemagne avant d’échouer à l’Euro. Pour l’instant, les Bleus de Deschamps n’en sont pas encore à envisager une compétition internationale. Ils avancent, plutôt bien, et Deschamps est toujours autant habité par la réussite. Avec lui, pas de souci, tout va bien…
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