Destiné à Chelsea, à Drogba…
Au bout d’un formidable suspense, Chelsea a remporté la Ligue des Champions. Didier Drogba auteur d’un match hors du commun est le héros de cette soirée folle…
J'avais dit cette semaine qu'à mon sens cette finale avait quelque chose d'historique. Pas pour le jeu, mais surtout pour les joueurs. Chelsea et sa mauvaise saison qui se termine en paradoxe. Laid vainqueur du grand Barça mais en passe d'offrir à ses "vieux" grognards un immense succès, certainement mérité. En face, le Bayern semble en phase avec son destin. Une finale rêvée, dans son stade. Apres avoir sorti le Real et évité le Barça. Une sorte d'occasion en or. Ce contexte allait très probablement mettre une grosse pression sur les deux équipes.
Au niveau des compositions d’équipes, le Bayern aligne le 11 attendu. En face, Di Matteo avait annoncé la fin du béton et on était prêt à le croire. Privé de plusieurs joueurs, il opte pour un jeune joueur "travailleur", Bertrand, au milieu. Quant au choix de Kalou, il annonce à mon sens une volonté de laisser le jeu au Bayern et d’évoluer surtout en contre. C’est un peu comme si Chelsea jouait un match aller, sans retour… Le jeu positif, l’initiative, l’ambition est donc pour le Bayern. Défendre, fermer les couloirs, bien se replacer et tenter de sortir vite, c’est l’idée de Chelsea. Cela ressemble vraiment à un match aller dans lequel Chelsea serait venu chercher le 0/0. J’aurais bien envie de dire que les Blues sont aussi répugnants que contre le Barça, mais je ne veux pas me froisser avec les 75% de footeux français qui ont aimé leur victoire devant le Barça. En 1/2, l’excuse était que les Catalans étaient trop forts et qu’il n’y avait rien d’autre à proposer. Là, le prétexte au car bleu, c’est probablement qu’il manque trop de joueurs à Di Matteo… Toujours est-il que l’autobus de Chelsea gêne vraiment le Bayern. Les Allemands semblent incapables de créer et sont vite en panne d’inspiration à l’approche de la surface adverse. Mais si cette première période est parfois ennuyeuse, c’est vraiment pas de leur faute. Allez, pour être moins sévère avec les Blues, il faut signaler une remontée de balles absolument « presque » parfaite à la 36e. Ça se termine par une frappe en angle fermé de Kalou et bus ou pas, on a failli voir un but somptueux. C’est la seule vraie occasion des Blues. Seule réponse à une domination nette, mais stérile du Bayern. Ribéry et Robben ont été bien coincés, Muller trop discret et Gomez a eu des opportunités mal exploitées, symbole d’un Bayern rendu impuissant et bloqué au pied du bus.
A la 60e, la pensée est inévitable : Comment le Bayern va-t-il réussir, là où le Barça a échoué ? Rien ne change en effet dans ce match. On voit Drogba de plus en plus. Il joue 4, 6, 10, 9. Il est partout. Le Bayern tente bien de laisser venir Chelsea, histoire d’avoir un peu d’espace. Heureusement, le jeu va enfin être récompensé. Heureusement, le cauchemar de voir Chelsea gagner s’éloigne quand Muller marque, enfin ! Di Matteo a-t-il un plan B ? De toute façon, c’est trop tard. Chelsea doit désormais tout lâcher. Les équipes qui ne jouent pas, n’ont souvent comme solution que de miser sur les coups de pied arrêtés. C’est sur corner que Drogba va donner une tournure intense et dramatique à une finale globalement peu enthousiasmante. Juste avant, le Bayern avait sorti Muller pour un défenseur, un grand en plus, Van Buyten. Une erreur ? Si près de la fin, pas forcément et encore moins si c’est pour défendre sur un corner. C’est plus mentalement que tactiquement que le Bayern craque, ayant probablement cru trop tôt tenir cette victoire. Drogba qui gagne la coupe tout seul, qui n’y a pas cru au moment du coup franc de la 93e ?
Le début de la prolongation est à l’avantage de Chelsea. Plus hauts, plus fringants, les Blues changent-ils d’approche ? Paradoxalement, c’est au moment où le Bayern semble atteint que Drogba concède un penalty. L’Ivoirien en fait trop et ne doit pas défendre autant. L’erreur est effacée par Cech qui bloque le penalty mal tiré de Robben. Le néerlandais est en mode loser, comme trop souvent pour un joueur aussi important. Cette finale vire alors au surréaliste. Chelsea est plus frais et le jeu s’équilibre clairement. Mentalement, Chelsea apparaît au-dessus, comme habité par la force du destin. Dans la seconde période de la prolongation, le Bayern se reprend grâce notamment à Olic qui tente de rallumer la flamme. Envisageant les tirs au but, je me demande quel genre de choses folles on peut encore voir. Drogba, le héros qui rate ? Robben, loser jusqu’au bout ? L’attaquant du Bayern a été tellement décevant dans cette finale (comme Ribéry du reste). Les deux gardiens me semblent plutôt forts en péno, mais je vois de meilleurs tireurs au Bayern. L’impression est confirmée d’entrée. Neuer nous offre une belle fantaisie avant que Cech ne repousse le tir d’Olic. Drogba peut être le héros et ne rate pas cette immense occasion. C’était son destin…
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