Discorde autour des listes pour la primaire écologiste
PARIS (Reuters) - Nicolas Hulot, favori de la "primaire" écologiste pour la candidature à la présidentielle de 2012, est accusé par ses rivaux...
PARIS (Reuters) - Nicolas Hulot, favori de la "primaire" écologiste pour la candidature à la présidentielle de 2012, est accusé par ses rivaux d'avoir organisé l'arrivée massive de ses partisans sur les listes du scrutin, qui est une première en France.
Il réplique en déclarant qu'il n'y aucun trucage, mais simplement la mise en oeuvre d'une règle décrétée en commun, qui consiste à ouvrir le vote à la société civile.
Cette primaire organisée sur internet et par correspondance, et qui doit s'achever le 29 juin pour le premier tour, est cruciale pour la gauche. Les écologistes ont le vente en poupe électoralement et pourraient être un allié clef du PS en vue d'une éventuelle alternance à l'Elysée.
Le militant anti-nucléaire Stéphane Lhomme, le plus vif des trois rivaux de Nicolas Hulot, annonce qu'il n'a pas validé la liste de 32.896 inscrits au scrutin. Le vote a commencé mercredi sur internet et doit se terminer le 29 juin pour le premier tour, puis le 12 juillet en cas de second tour.
L'ancienne magistrate Eva Joly, autre candidate, a validé la liste mais tout en faisant remarquer mardi que 7.916 personnes, sur environ 15.000 "simples citoyens" venus s'inscrire en ligne pour participer au scrutin aux côtés des militants, n'avaient pas présenté de justificatifs d'identité.
Pour participer au vote, il fallait verser au moins 10 euros et signer une charte des valeurs écologistes. Stéphane Lhomme accuse Nicolas Hulot, ancien animateur de l'émission de télévision à succès Ushuaïa, d'avoir organisé l'arrivée massive de ses "fans" sur les listes.
"Ils ont bourré les listes électorales. Ce n'est pas une démarche politique, ce sont juste les adorateurs de leur héros télévisuel qui sont venus s'inscrire massivement sur les listes, via le site de Nicolas Hulot", a-t-il dit à Reuters.
Jean-Paul Besset, porte-parole de Nicolas Hulot, déplore ce qu'il voit comme le "mépris" des nouveaux arrivants et souligne qu'il n'est pas possible de savoir pour qui ils penchent.
"La règle a été claire pour ces primaires, elle a été décidée et votée à la quasi-unanimité, la primaire a été ouverte à ceux qui voulaient participer et se mobiliser", a-t-il dit à Reuters.
"C'est mépriser ces citoyens-là de penser qu'ils seraient manipulés ou achetés. On voit bien qu'on prépare les commentaires d'après premier tour", a-t-il ajouté.
Le mode de vote par internet, dont la gestion a été sous-traitée à une société privée, est aussi par ailleurs critiquée, y compris par la secrétaire nationale des Verts Cécile Duflot.
Elle a fait part dans plusieurs interviews de réticences sur cette méthode, qui ne fournit aucun bulletin de vote pour d'éventuels recomptages.
Thierry Lévêque, édité par Patrick Vignal
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