Don d’organe: "Si j’ai un accident, prenez ce que vous voulez, je ne vais pas les emporter au cimetière"
En 2017, plus de 6.000 greffes ont été réalisées en France. Malgré ce chiffre record, il reste encore des tabous autour de cette pratique qui pourtant, sauve de nombreuses vies.
Journée nationale de réflexion sur le don d'organe et la greffe ce vendredi 22 juin. L'objectif: mettre en valeur toute la chaîne du don, patients, proches et soignants.
"Réflexion", car cette journée est faite pour faire prendre conscience à la population que nous sommes tous des donneurs présumés en cas de décès. A moins de s'inscrire sur une liste pour explicitement refuser, ou d'en faire part à ses proches
L'année 2017 marque d'ailleurs un record pour notre pays, plus de 6.000 greffes ont été réalisées. La plupart, à partir de donneurs décédés.
"Quand vous ressortez d’une séance de dialyse vous êtes tellement épuisé "
C’est le cas de Marianne qui apprend en 2014 qu'elle doit subir une greffe du rein. Elle commence alors les séances de dialyse en attendant un donneur.
"C’était un peu une période de sursis je dirais ou une période où votre vie s’arrête. Quand vous ressortez d’une séance de dialyse vous êtes tellement épuisé qu’au final vous êtes juste content de rester chez vous et ne rien faire. Rester avec vos livres, votre télé et les gens qui passent vous voir. On est juste fatigué".
"On profite parce qu’on ne sait pas combien de temps la greffe va durer"
Près de trois ans d'attente et le 5 juin 2017 le coup de fil tant attendu, la transplantation et une nouvelle vie qui commence.
"C’est vraiment le jour et la nuit. Je suis partie en Ecosse au mois d’avril, au pôle Nord au mois de mai. C’est bien, on profite parce qu’on ne sait pas combien de temps la greffe va durer donc on profite de la vie tous les jours".
Cette nouvelle vie, Marianne la doit à un donneur décédé, anonyme alors donner ses organes à son tour est pour elle une évidence
"Je veux bien donner mon cœur. Mes poumons ou mes reins même si c’est un peu foutu là je crois. Si demain j’ai un accident, prenez ce que vous voulez, je ne vais pas les emporter au cimetière".
"Il y a encore un certain nombre de tabous à vaincre"
Au 1er janvier 2018, 16.413 patients étaient toujours en attente d'une greffe. Le professeur Olivier Bastien est le directeur du prélèvement et de la greffe pour l'agence de la Biomédecine. C’est pour toutes ces personnes en attente que cette journée a du sens selon lui.
"Il y a eu 6.105 patients greffés l’année dernière. C’est la première fois qu’en France on dépasse la barre des 6.000 greffes. Néanmoins, il y a encore un certain nombre de tabous à vaincre. Les tabous autour de la mort, de l’atteinte du corps, le mélange entre autopsie et prélèvement d’organes qui est une activité chirurgicale au bloc opératoire. Le deuxième tabou il est autour des obstacles culturels ou religieux alors qu’en fait aucune des religions monothéistes n’est contre la greffe au contraire, elles privilégient tout ce qui peut sauver une vie".
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