"Dress code" à l'Assemblée: "Et pourquoi pas des femmes en tchador?", lance un député LaREM
Alain Tourret, député La République en marche du Clavados, a présenté d'étonnantes justifications pour expliquer l'adoption d'un règlement vestimentaire à l'Assemblée ce mercredi.
"Non, c'est non !". Les signes religieux ostensibles sont maintenant proscrits dans l’hémicycle. L’interdiction était déjà dans la tradition du parlement, mais cette fois François de Rugy, président de l'Assemblée, va l’inscrire dans le marbre pour "éviter les provocations".
Le bureau de l'Assemblée a adopté hier une "instruction générale" (un règlement) qui interdit noir sur blanc le port de "tout signe religieux ostensible". La tenue vestimentaire devra "rester neutre" et "s'apparenter à une tenue de ville". François Ruffin avait marqué les esprits en voulant défendre les petites associations sportives en se présentant au perchoir en maillot de foot.
"Il faut remettre un peu d'ordre"
Le député La République en marche du Clavados Alain Tourret se réjouit de l'adoption de ce texte mais a apporté des justifications un peu surprenantes au moment de commenter cette nouveauté.
"Il faut remettre un peu d'ordre dans ce qu'il se passe au sein de cet hémicycle, a-t-il lancé mercredi. Nous sommes ici dans une Assemblée laïque. Maintenant, ce n'est pas du prosélytisme que l'on doit voir. Pourquoi pas des femmes voilées ou en tchador dans l'hémicycle ? Non, c'est non."
François Pupponi, député PS du Val d'Oise, n'est, de son côté, pas d'accord avec ce nouveau règlement et se dit "catastrophé". "Je ne vois pas comment, dans une République laïque (...) que les citoyens ne puissent pas quand ils représentent le peuple, exprimer sa liberté de conscience et son appartenance religieuse. Cela fait partie des fondements de notre République, et là, on l'attaque. C'est une radicalisation de la laïcité."
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