Drogue

Que faire face à l'addiction de son partenaire ?
Brigitte Lahaie : On va ouvrir la boîte à questions : « Ma partenaire s’est mise à fumer du cannabis plus de trois fois par jour, comment puis-je l’aider à décrocher et qu’elle ne sombre pas dans l’addiction ? »
Philippe Arlin : Alors ça c’est le problème de toutes les addictions que ça soit au cannabis à l’alcool, à toutes substances. C’est très difficile quand on est impliqué émotionnellement avec une personne d’intervenir. Pourquoi ? Parce qu’on est parti prenant. Donc la seule personne qui ne sera pas écouter c’est souvent le ou la partenaire. Donc la seule possibilité, de toutes façons, on ne sort pas de l’addiction parce que les autres nous demande d’en sortir on en sort parce qu’on se rend compte soit même qu’on est dedans c’est pour ça que c’est très compliqué et que c’est très long, et que l’on décide de soit même de faire une démarche, et temps que cette personne ne prendra pas conscience de cette addiction alors on peut renvoyer des miroirs des effets, les amis peuvent envoyer des choses mais on ne peut pas faire plus pour aider la personne à sortir de son addiction temps qu’elle n’en prend pas conscience c’est-à-dire temps que la personne elle-même ne se considère pas dedans et là en plus la dimension n’a pas l’air très addictive donc elle va avoir du mal à s’y reconnaitre.
B.L : Trois fois par jour, ce ne n’est pas non plus ce que l’on appelle une addiction. Alors je crois qu’il y a quelque chose quand même à comprendre c’est que, est ce que soi-même on est gêné par le fait que sa ou son partenaire fume du cannabis…
P.A : Il y a une forme de culpabilité je pense derrière.
B.L : … Et à ce moment-là on peut se mettre soit en cause et dire « moi je n’ai pas envie de te voir fumer donc ne fume pas quand tu es face à moi » mais ce qu’il faut surtout éviter c’est de culpabiliser l’autre parce que là on renforce souvent l’addiction et ça ne fait pas avancer les choses.
P.A : Effectivement c’est la culpabilité qui va bloquer encore plus le processus. C’est-à-dire qu’il faut vraiment être neutre pour pouvoir aider. B.L : Et en général quand on est dérangé par une pratique de l’autre qu’elle soit addictive ou pas d’ailleurs, on arrive pas à être neutre puisqu’on est presque parfois jaloux même du comportement de l’autre donc c’est pour ça que c’est très très compliqué, mais vous pouvez essayer d’en parler, je vous dis encore une fois en vous mettant dans une position neutre, en évoquant ce que vous vous ressentez et non en accusant votre partenaire de fumer du cannabis ou de boire de l’alcool
P.A : C’est difficile.
B.L : C’est en effet très difficile.