"Dupin Quotidien": les produits anti-moustiques et anti-puces bientôt interdits en vente libre?

Ces biocides sont en libre-service dans les pharmacies et les magasins. Or, ces produits sont parfois très toxiques alors qu'ils sont utilisés quotidiennement. Bientôt, une loi pourrait être adoptée pour mieux encadrer leur commercialisation. Les débats sur ce texte débuteront le 22 mai à l'Assemblée. Cet amendement verra-t-il le jour?
Ce sont des produits que tout le monde achète: anti-moustiques l'été, anti-puces pour nos chiens et nos chats, anti-mites...Ces produits sont aujourd'hui accessibles en vente libre en magasin et en pharmacie. Ce ne sera peut être plus le cas bientôt.
Les biocides, le nom qu'on donne aux pesticides quand on les utilise à la maison, que ce soit effectivement pour tuer les moustiques ou les fourmis, protéger nos vêtements de mites, sont des produits de la vie courante mais possèdent exactement les mêmes molécules chimiques qu'on trouve dans les pesticides agricoles dans les produits phytosanitaires.
Il y a même des molécules qui sont interdites en agriculture en raison de leur toxicité pour l'homme... comme le Fipronil, dont on a beaucoup parlé cet été parce qu'on en a retrouvé dans notre alimentation alors qu'il est interdit en raison de sa toxicité pour l'homme. Pourtant, cette substance est typiquement la molécule qu'on retrouve souvent dans les produits anti-puces pour nos animaux domestiques
Une loi pourrait donc être adoptée pour mieux protéger les consommateurs de ces produits
Un amendement a été déposé dans le cadre de la loi issu des Etats généraux de l'alimentation. L'objectif n'est pas des les interdire., mais d'encadrer leur commercialisation, comme c'est le cas pour les produits phytosanitaires.
Ce serait ainsi étendre les mesures qui concernent les pesticides et les herbicides aux biocides. En clair: interdiction de vente en libre service (comme c'est le cas pour le RoundUp qui doit maintenant être placé dans une vitrine fermée à clé), interdiction de faire de la publicité pour ces produits, et interdiction de faire des promotions ou distribution d'échantillons.
La balle est désormais dans le camps des parlementaires
Toute la question est désormais de savoir s'ils tiendront bon face aux industriels qui se déchaînent contre cet amendement. Les députés et les sénateurs iront-ils jusqu'au bout? On aura la réponse rapidement puisque les débats sur le texte doivent commencer le 22 mai à l'Assemblée nationale.