Ejaculation précoce

Comment remédier à l'éjaculation précoce?
Brigitte Lahaie : Ouvrons cette boîte à questions, Bruno Martin qu’est-ce qu’on peut faire pour remédier à une éjaculation trop précoce ? Quelles seraient comme ça les premières mesures d’urgence ?
Bruno Martin : Alors les premières mesures d’urgence contre l'éjaculation précoce c’est d’apprendre à faire autrement, sérieusement. C’est-à-dire il faut s’y coller comme on se colle à l’apprentissage de la conduite automobile où ce qu’on veut, voilà.
B.L : Ça ne passera pas tout seul.
B.M : Ca ne passera pas tout seul, ce n’est pas un petit conseil isolé qui va faire la différence, c’est juste une petite procédure mais qui est simple, qui est à la portée de tous.
B.L : L’idéal évidemment c’est d’avoir la complicité de sa partenaire, donc il faut déjà ne pas faire l’autruche il faut évoquer la question avec sa partenaire c’est mieux.
B.M : C’est nettement mieux, on peut apprendre aussi en étant un homme seul ça c’est incontestable. Mais la mise en pratique avec une partenaire de manière un tout petit peu progressive sur 3-4 semaines, la mise en pratique de quelques apprentissages à la portée de tous concernant certains éléments corporels ou un état d’esprit un petit peu dissocié sur l’excitation font que tout le monde peut apprendre à gérer son excitation comme vous avez appris à gérer votre vitesse pour prendre les virages.
B.L : En fait ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’à un moment donné quand l’excitation est trop forte on ne peut plus rien faire, l’éjaculation va forcément arriver. Donc il faut arriver en amont à sentir que l’éjaculation, on arrive dans la zone rouge et donc…
B.M : Oui mais il faut déjà partir dans l’état d’esprit que notre voyage va se faire entre 90 et 120 km/h, et pas à 180. Parce qu’à 90 ou 120, j’appelle ça 5 ou 6/10 moi, vous allez prendre tous les virages. Mais il ne faut pas le faire au moment où vous êtes à 180 et essayer de tout arrêter, il faut le faire d’entrer dans les préliminaires et il y a un mythe qui bousille tout, il faut qu’on soit simultané dans les niveaux d’excitation du début jusqu’à la fin avec sa partenaire, un rapport sexuel c’est on s’ébroue en même temps. C’est peut être un petit peu vrai dans les actes mais dans les niveaux d’excitation, un homme se doit d’être un tout petit peu en retrait, un petit peu en arrière de ces excitations sexuelles dès le début.
B.L : Et quant à nous on doit essayer d’être un peu plus dans notre excitation, c’est peut-être pour ça que ce n’est pas toujours si simple de se retrouver. Sylvain vous êtes avec nous, bonjour Sylvain.
Sylvain : Bonjour Brigitte, bonjour Bruno.
B.L : Alors sylvain vous avez un petit souci au moment de la pénétration, lors de la fellation tout vas bien.
S : Voilà moi en fait je suis resté des années et des années avec une amie et j’ai toujours eu ce problème mais ça m’a jamais tracassé. On est séparé depuis peu de temps et ça me fait peur si j’entame une nouvelle relation, c’est-à-dire que. Bon au moment de la masturbation l’éjaculation vient tardivement, lors de la fellation avec mon ancienne ami c’était pareil je pouvais contrôler l’éjaculation, mais au moment de la pénétration je n’arrive pas à contrôler c’est à peine que je suis en train de la pénétrer que 30 secondes après j’ai éjaculé. Mais j’arrive toujours à avoir une érection et à continuer mais j’éprouve plus autant de plaisir.
B.M : Ça reste déjà un exploit, il y a ce qu’on appelle la période réfractaire après une éjaculation qui fait que dans beaucoup de cas notamment quand on prend de l’âge on perd notre érection après éjaculation. Vous devez être jeune.
S : 32 ans
B.M : Oui voilà mais faut vous méfier de cette technique qui consiste à vouloir garder une érection à tout prix, au début c’est possible mais dans 10 ou 20 ans ça sera plus compliqué donc il faut que vous appreniez dès maintenant à pénétrer à des niveaux d’excitation inférieur à celui que vous avez en ce moment, c’est-à-dire que quand on est à 7 ou 8/10 on est pas loin du point de non-retour donc là deux mouvement et vous éclatez. Donc il va falloir apprendre un peu à juguler cette excitation sexuelle qui vous fait déraper. C’est assez classique que l’homme, au moment du contact, ait une poussée de l’excitation ou au moment de la pénétration. C’est deux moments symboliques qui font monter l’excitation chez les hommes. Et donc il faut vous apprendre avec un petit mode assez progressif, avec des petits jeux, de frotter, de contacter, et de pénétrer et de ressortir, cette sensation-là soit banaliser, admise, digérée dans votre cerveau.
B.L : Ce qui est compliqué pour vous sylvain, parce que la sexualité est très connective et comme c’est comme ça depuis plus d’une dizaine d’années, ça va être un petit peu au début difficile de changer votre manière de faire. Mais vous allez y arriver si vous y mettez la technique, le travail, la concentration et voilà.
S : D’accord. Est-ce qu’il est normal pour un homme de mon âge de temps en temps avoir des éjaculations en dormant ?
B.M : Oh oui.
B.L : Oui ça y a aucuns soucis là-dessus.
S : Je ne veux pas dire que ça m’arrive souvent mais y a des matins je me réveille, même quand j’étais avec mon ami.
B.M : Oui, oui, mais vous avez des rêves érotiques qui provoquent ce genre de réflexes, ça dépend du types de rêves que vous faites
S : Je ne m’en souviens pas.
B.M : Bah oui. Mais on rêve 4, 5 fois dans la nuit et on se réveil à la fin du dernier en général donc les premiers vous les avez zappé.
B.L : De toutes façons, si vous arrivez à maintenir une érection après avoir éjaculé ça prouve que vous avez une libido qui est assez intense donc qu’il y ait des rêves érotiques la nuit ça n’a rien d’étonnant à ça. Donc profitez de votre libido qui est assez intense pour que ce soit un atout et non pas un inconvénient parce que là pour l’instant vous n’êtes pas maître de votre excitation.
S : D’accord.
B.L : Vous voyez ce que je veux dire ?
S : Après avoir éjaculé, je peux continuer l’acte sexuel mais j’éprouve plus de plaisir.
B.L : Mais bien sûr oui.
S : C’est un peu frustrant pour moi, et même très frustrant pour moi. Pour ma partenaire je ne sais pas, j’en n’ai jamais parlé avec elle, si elle avait ressenti ça déjà elle mon éjaculation, je ne sais pas si elle l’avait déjà ressentie, mais je suis sûr qu’elle avait déjà ressentie que j’étais moins excité.
B.L : Vous écouterez mon Love conseil tout à l’heure vous faites partie de ceux qui ne savent pas parler de ça. Ce qui est dommage ce que du coup vous étiez un petit peu un automate qui continuait à lui faire l’amour sans être vraiment investi.
S : Voilà oui c’est ça.
B.L : Bah oui bien sûr, alors que vous auriez pu tout doucement apprendre à ne pas éjaculer tout de suite justement avec tous les conseils que donne Bruno Martin et bien vous auriez pu beaucoup plus profiter de vos rapports sexuels.
B.M : Oui, l’idée c’est ça c’est d’entrée de jeu de rester à une certaine distance de son excitation sexuelle. C’est-à-dire si je m’obsède sur ce que j’ai envie de penser, de voir, d’entendre, sentir, si je suis crispé, si je fais des va et vient à fond évidemment j’appuie sur l’accélérateur et je monte très haut. Tandis qu’on peut faire des tas de choses en respirant calmement en se relâchant, en n’étant pas complètement focalisé sur ses excitations on peut piloter les opérations mais surtout ne pas se mettre au même niveau d’excitation obligatoirement que sa partenaire. J’allais dire elle a droit à tout, vous vous pilotez les opérations 5, 6 ,7 maximum sur 10.
S : D’accord.
B.L : Ecoutez Sylvain pour une fois qu’on dit que ce sont les hommes qui ont droit à tout, non enfin je veux dire que pour une fois qu’on dit que ce sont les hommes qui maintenant dirigent les opérations vous savez on entend plus beaucoup ça en ce moment.
S : Oui oui oui.
B.M : On va reprendre le pouvoir.
B.L : Voilà gardez-le, sur ce plan-là au moins.
S: D’accord.
B.L: Merci Sylvain.
S : Merci à vous, au revoir
B.L: Au revoir
Ejaculation précoce primaire et secondaire : quelle différence?
Brigitte Lahaie : Sylvain Mimoun quelle est la différence entre une éjaculation primaire et secondaire ?
Sylvain Mimoun : Lorsqu’elle est primaire, c’est qu’elle a toujours existé. Une éjaculation précoce secondaire, c’est qu’elle a toujours fonctionné parfaitement et à un moment donné elle est devenue rapide. Elle peut le devenir au bout de deux, cinq, dix ans.
B L : Et quand c’est primaire, c’est que ça ne fonctionne pas depuis le début.
S M : Et généralement cela se produit à l’adolescence lors de la puberté. Pour l’éjaculation précoce secondaire, on essaye de voir s’il y a eu un événement déclencheur. Ça peut être la cause d’une infection de la prostate ou du canal génital qu’est l’urètre, ou encore des différents canaux qui vont des testicules vers la verge. Cette infection provoque une irritation locale qui déclenche une éjaculation rapide. Mais par la suite on peut traiter cette infection. Il faut agir rapidement.
B L : Il faut bien comprendre que cette expression de « primaire » et « secondaire » est valable aussi pour le vaginisme, pour l’impuissance et tous les symptômes sexuels qui existent.
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