Elections législatives en Grèce: qui sont ceux qui vont voter Syriza?

Ce dimanche, les Grecs devront choisir entre le candidat conservateur de la droite Antonis Samaras et le parti radical de gauche, Syriza, dirigé par Alexis Tsipras. Celui-ci est donné gagnant du scrutin, selon les derniers sondages. Beaucoup voteront Syriza pour la première fois, poussés par l'importante crise que traverse le pays. Reportage lors du dernier meeting du parti.
Un mois après la dissolution surprise de fin décembre, les Grecs élisent, ce dimanche, leurs 250 députés. En tête des sondages, le parti radical de gauche, Syriza, et son leader, Alexis Tsipras, 40 ans. L'essentiel de son programme se résume ainsi: en finir avec l’austérité imposée depuis cinq ans par l’Europe à la Grèce. Car après cinq années de crise, d’austérité et de sacrifices, les Grecs sont à bout de souffle: une personne sur quatre est au chômage, et ce pourcentage monte à 60% chez les jeunes. De plus, une personne sur trois n’a plus aucune couverture médicale. C'est pourquoi ce peuple délaissé, déclassé, se tourne massivement vers Syriza, qui promet de les sortir de là.
"Le seul espoir, c'est Syriza"
RMC était ce jeudi soir au dernier meeting du parti et à rencontrer des Grecs qui vont voter Syriza pour la première fois, un peu le choix de la dernière chance. "Si la situation ne change pas, c'est la fin pour nous… Nous n'avons plus rien… Le seul espoir, c'est Syriza", assure une jeune Grecque. Espoir, le mot est sur toutes les lèvres. Et celui qui l’incarne, c’est Alexis Tsipras, le leader du parti. "Il est différent, jeune, non corrompu, il donne de l'espoir", témoigne ce militant.
Aglaia, 51 ans, vit à Athènes. Architecte de profession, elle est au chômage depuis trois ans. Si elle n'était pas au meeting, elle va tout de même voter Syriza pour la première fois de sa vie car "cette fois, la situation est trop grave". "Il n'y a pas de futur et c'est ça le plus grave, assure-t-elle dans Bourdin Direct. Mais je veux changer cette situation et j'espère que Syriza va le faire". Et d'ajouter, comme résignée: "Je n'en suis pas sûre".
"Nous n'avons plus rien à perdre"
Jaklin, 57 ans, tenait avec son mari un restaurant jusqu'en 2012. Mais ils ont fait faillite et depuis c'est la descente aux enfers. Endettés, ils ont vendu leur maison pour rembourser leur emprunt et se sont donc retrouvés à la rue. Après trois ans de chômage, elle a retrouvé une petite activité chez un ami coiffeur. Insuffisant car souvent dès le milieu du mois, le portefeuille est vide. Comme beaucoup de Grecs, Jaklin, qui a toujours voté à droite, va se tourner vers Syriza ce dimanche.
"J'ai décidé que nous n'avons plus rien à perdre. Syriza est un parti qui donne de l'espoir aux gens. Et moi, j'ai besoin d'espoir… Même si c'est faux… Parce que Nouvelle Démocratie aussi donne de l'espoir mais on a déjà voté pour eux, on sait comment ça se passe. On sait que c'est Merkel, que c'est l'Europe. Alors que Syriza, c'est pour le peuple".