"Elle nous a volé la cérémonie, elle n’était pas la bienvenue": pourquoi les habitants de l'île de Sein ont tourné le dos à Marine Le Pen

Le maire de l'île de Sein, Didier Fouquet, était l'invité de RMC, jeudi matin. Il répondait aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Attendue jeudi, date du 80e anniversaire de l'Appel du 18 juin, Marine Le Pen a pris ses détracteurs de court en se rendant dès mercredi, et sans prévenir, sur l'île de Sein pour son hommage contesté au général de Gaulle.
La présidente du Rassemblement national s'est rendue dans l'après-midi, à bord d'une petite embarcation, au monument des Forces navales Françaises Libres de l'île, puis y a prononcé un bref discours, avant de réembarquer pour le continent.
Marine Le Pen a été huée à son départ, des habitants présents sur le port lui tournant le dos. La gerbe qu'elle a déposée au monument a rapidement été enlevée et piétinée.
"Elle nous a volé la cérémonie" explique le maire de l'île de Sein, Didier Fouquet, sur RMC. "La famille ne représente pas vraiment les valeurs du général De Gaulle, donc de l'esprit majoritaire de l'île. Elle nous a volé une cérémonie qui se voulait agréable et sympathique. En plus d'un symbole, on a l'impression qu'on nous a volé une fête. Elle n'était vraiment pas la bienvenue ce jour-là" dénonce-t-il sur RMC.
La présidente du RN devait initialement se rendre jeudi matin sur l'île pour y célébrer, le jour-même, le 80e anniversaire de l'appel historique du général de Gaulle à combattre l'Allemagne nazie.
L'annonce de la visite à Sein de Mme Le Pen, dont la famille politique a longtemps été dans une opposition farouche à de Gaulle et à son héritage politique, avait provoqué l'indignation du maire de la petite île bretonne, contraint d'abréger les célébrations prévues. De Gaulle a longtemps été détesté au FN (devenu RN), fondé en 1972 notamment par d'anciens collaborateurs de l'occupant nazi et d'anciens partisans de l'Algérie française.
Votre opinion