Emmanuel, agriculteur: "Avec le fumier de mes exploitations, je produis de l'électricité"

VOUS VOULEZ QUE ÇA BOUGE - Cette semaine, RMC vous donne rendez-vous chaque matin avec des éleveurs, agriculteurs, producteurs qui ont trouvé des solutions pour innover et lutter à leur manière contre la crise. Ce vendredi, direction Saint-Georges-sur-Loire, petite commune de 3.000 habitants, où, pour assurer la pérennité de leurs fermes, six exploitants ont décidé de s'unir pour créer une centrale de méthanisation.
Toute la semaine, RMC est allée à la rencontre d'éleveurs, d'agriculteurs et de producteurs qui ont trouvé des solutions pour innover, lutter à leur manière contre la crise agricole. Ce vendredi, place aux agriculteurs adeptes de la méthanisation, une façon d'arrondir les fins de mois et d'être plus écolo. Plus précisément, RMC s'est rendue à Saint-Georges-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire (près d'Angers), petite commune de 3.000 habitants, où, pour assurer la pérennité de leurs fermes, six exploitants agricoles ont décidé de s'unir pour créer une centrale de méthanisation, un procédé qui permet de produire de l'énergie en valorisant les déchets produits sur les exploitations.
"On place le fumier des exploitations dans quatre garages produisant du méthane qui permet de faire tourner une centrale, précise Emmanuel Bodier l'un des éleveurs. A la fin cela produit de l'électricité et de la chaleur, suffisamment pour faire tourner les frigos dans les maisons". Une électricité revendue directement à EDF par Emmanuel et ses collègues. Et en une année, cela représente 380.000 euros de recettes, tout ça grâce aux déchets de leurs exploitations.
Trois millions d'euros investis
"Aujourd'hui, on utilise cette énergie renouvelable, qui n'était pas valorisée, qui était perdue, pour revendre du courant. C'est beau, se réjouit-il encore. C'est un beau projet écologique et espérons que cela soit aussi un projet économique". Car Emmanuel et les cinq autres éleveurs ont investi près de 3 millions d'euros dans cette unité de méthanisation. Si elle n'est pas encore amortie financièrement, Jean-Laurent Jubin l'assure: il n'a aucun regret.
"Il est dur de faire vivre des exploitations, surtout par les temps qui courent. La seule chance de pouvoir y arriver, de dynamiser, de pérenniser l'agriculture, c'est notre volonté et des idées nouvelles, avance-t-il. Quand on est issue de l'agriculture, on sait qu'il faut souvent se battre, que c'est long donc on est patient. On est une solide équipe et j'espère que dans dix ans on pourra se dire qu'on a eu raison de le faire". En attendant, les six éleveurs se serrent les coudes en ayant pour objectif de fournir, d'ici l'année prochaine, la quasi-totalité de l'énergie pour chauffer la future maison de retraite
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