Emmanuel Macron veut supprimer l'"exit tax": mais qu'est-ce que c'est?
Exit l’exit tax. Emmanuel Macron annonce dans le magazine Forbes vouloir supprimer cet impôt mis en place par Nicolas Sarkozy en 2011, impôt censé limiter l’évasion fiscale des Français qui partent à l’étranger.
Le président Emmanuel Macron a annoncé au magazine Forbes vouloir supprimer l'"exit tax" pour les contribuables partant à l'étranger, suscitant une salve de critiques contre la politique fiscale du gouvernement, déjà accusé de favoriser les "très riches".
L'exit tax concerne les Français les plus riches, très riches même. Ceux qui détiennent au moins 50% de parts d’une société ou au moins 800.000 euros d’actifs financiers. Si jamais ils décident de partir à l’étranger et de revendre une partie des actions qu’ils possèdent en France, pour pratiquer ce qu’on appelle timidement l’optimisation fiscale, en clair pour faire une plus-value, ceux-là seront taxés à hauteur de 30%.
Cet exit tax est donc censée dissuader. Elle avait été imaginée sous Lionel Jospin en 1999. Retoquée par la Cour de justice européenne en 2004, avant d’être remaniée en 2011 et mise en place sous Nicolas Sarkozy.
Pas intéressant pour les finances publiques
Dans les projections, elle devait rapporter 200 millions d’euros par an. Mais en réalité, ce chiffre n’a jamais été atteint. 53 millions collectés en 2012, 70 millions en 2017. Interrogé mercredi, Edouard Philippe évoque même le chiffre de 10 à 15 millions d’euros par an. Pas assez intéressant pour les finances publiques. Pas assez intéressant et négatif pour les entrepreneurs, dit Emmanuel Macron.
Parce que, dit-il, cela implique qu’au-delà d’un certain seuil, vous êtes pénalisé si vous quittez le pays. Emmanuel Macron assure que de nombreux entrepreneurs de start-up ont donc décidé de tout commencer depuis l’étranger pour éviter cette taxe.
En la supprimant, il veut les rendre "libres d’investir comme ils le souhaitent". Une stratégie et une suppression de l’exit tax qu’il avait déjà annoncé lors de sa campagne.
Il n’empêche, mercredi, l’image de président des riches est réapparue. "Affligeant", dit Alexis Corbière de la France Insoumise. "Même l’évasion fiscale n’est plus découragée", soupire Olivier Faure du PS. "Décision beaucoup trop complaisante", pour Gilles Carrez des Républicains.