En cas de Brexit, ces élus locaux britanniques installés en France pourront-ils conserver leurs postes?

Près de 900 Britanniques sont élus locaux en France et notamment en Bretagne. En cas de Brexit, ils ne pourront se représenter pour un nouveau mandat. Pour cela, il leur faudra demander la nationalité française.
Nouveau chapitre dans la longue série du Brexit. Theresa May réclame un report, une nouvelle fois, de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à fin juin. La Première ministre britannique se rend ce mardi à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel et tenter de la convaincre. Cependant, il faut que les 27 approuvent unanimement ce report. Theresa May a précisé qu’elle souhaitait que le pays puisse quitter l'UE avant cette date si un compromis est trouvé.
Bien sûr, la situation est très suivie au Royaume-Uni mais également en France où près de 900 Britanniques sont des élus municipaux selon un rapport législatif du Sénat. Souvent très investis dans la vie publique, ils sont notamment bien implantés en Bretagne, et plus spécifiquement dans les Côtes-D'armor. Jusqu'à maintenant, ces Anglais avaient le droit de vote en France pour les élections européennes et municipales et étaient éligibles. Mais ce ne sera plus le cas si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne.
Ces élus britanniques pourront terminer leur mandat, mais ne pourront pas être réélus en 2020. Sauf s’ils demandent la nationalité française et l'obtiennent.
"La situation aujourd’hui est affreuse"
C’est notamment le cas de Sandra Sheward. Avec son accent anglais, elle ne passe pas inaperçue à Saint-Caradec. Cette Britannique est élue municipale depuis cinq ans. Elle a notamment mis en place un marché de Noël, une association d'artistes et un cours de yoga. "C’est très important pour s’intégrer dans la ville", affirme-t-elle.
Le Brexit stresse beaucoup Sandra qui va devoir quitter ses fonctions d'élue municipale à la fin du mandat. Pour elle, cette situation est injuste.
"La situation d’aujourd’hui est affreuse. C’est terrible. Nous sommes installées ici, et je veux continuer", confie-t-elle.
Si Sandra est contrainte de quitter sa casquette d'élue, ce sera une perte indéniable pour la commune selon le maire Alain Guillaume. "Elle apporte à la fois ses qualités personnelles, mais aussi l’ouverture d’esprit, que forcément quelqu’un qui n’est pas originaire de notre contrée, je parle du centre de la Bretagne, peu apporter après avoir vécu en Angleterre et dans d’autres pays du monde puisqu’elle a pas mal voyagé", précise-t-il.
Sandra Sheward envisage aujourd'hui de demander la nationalité française pour pouvoir continuer à être conseillère municipale
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