En quoi consisteront les "brigades" destinées à traquer les potentiels contaminés?

Des "brigades" constitués de différents corps médicaux seront chargées de trouver la trace des potentiels contaminés et de ceux avec qui ils ont été en contact.
Des brigades pour traquer les potentiels contaminés. Edouard Philippe a annoncé mardi vouloir mettre en place ce système d'enquêtes à partir du 11 mai. Ces brigades seront constituées des équipes de l'Assurance maladie, de centres communaux d'action sociale, de mairies, de départements ou encore d'associations comme la Croix-Rouge.
Chaque département aura donc son équipe. Sa mission: remonter la liste des cas. Une fois identifiées, les personnes contaminées devront s'isoler. Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy a de son côté estimé que 30.000 personnes pourraient donc être nécessaires à cela.
"Il y aura des personnes potentiellement contaminées qui passeront entre les mailles du filet"
Une brigade qui s’inspire des enquêtes menées par les médecins de Santé publique France au début de l’épidémie dans certaines zones touchées. Déjà à l’époque les épidémiologistes mobilisés se disaient débordés.
Le 2 mars, Jonathan signale à l’Agence régionale de Santé du Grand Est avoir été contaminé. Le lendemain il reçoit l’appel d’une infirmière de l’ARS.
"On m'a demandé le nom des personnes que j'ai croisé, dans quels lieux je suis allé, combien de temps j'y suis resté..."
Un appel qui aura duré trois quarts d’heure. Des journées longues du côté du personnel soignant qui mène l’enquête, comme le confirme l’épidémiologiste Pascal Crépey, y a participé début mars.
"On passe du temps avec eux, à la fois pour apporter de l'information sur la maladie, essayer parfois les rassurer... Dans ce genre d'enquêtes on n'arrive pas à remonter toutes les chaînes, il y aura des personnes potentiellement contaminées qui passeront entre les mailles du filet."
"Les pays qui s'en sont sortis le plus rapidement sont ceux qui ont mis en place des systèmes de traçage informatique"
Si le Premier ministre a réaffirmé son objectif de disposer de 700.000 tests par semaine, d’après l’infectiologue Benjamin Davido, pour limiter la propagation du virus, les enquêteurs, auront besoin de plus.
"Cette brigade c'est un moyen humain et je pense qu'on sera en mesures insuffisantes, c'est la limite de l'humain, pour aller au fin fond de l'épidémie. Les pays qui s'en sont sortis en partie de cette première vague, le plus rapidement, sont ceux qui ont mis en place des systèmes de traçage informatique"
Pour l’heure, l’application de traçage des données mobiles StopCovid n’est pas en fonction, Edouard Philippe a annoncé le report du débat.
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