Enterrement des terroristes: "On ne peut pas les jeter dans les poubelles"

Comme avec Mohamed Merah il y a trois ans, la question de la sépulture des trois terroristes abattus par les forces de l'ordre va se poser dans les prochains jours.
Où et quand Chérif Kouachi, son frère Saïd et Amedy Coulibaly vont-ils être enterrés ? Impossible de le savoir pour l'heure, même si tout laisse penser que c'est en France que les trois terroristes seront inhumés.
Comme avec Mohamed Merah il y a trois ans, la question de la sépulture de ces djihadistes abattus par les forces de l'ordre va se poser dans les prochains jours. Chérif Kouachi pourrait être enterré à Gennevilliers, où il résidait aux dernières nouvelles. Son frère Saïd résidait quant à lui à Reims depuis deux ans, ville qui pourrait accueillir sa sépulture. Enfin, Amedy Coulibaly résidait à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, depuis sa sortie de prison, avant de mourir à Paris, lors de l'assaut des forces de l'ordre dans le supermarché casher de la porte de Vincennes.
Pour l'instant aucune demande d'inhumation n'a été faite, mais d'ores et déjà le maire de Reims Arnaud Robinet prend position : hors de question d'enterrer un terroriste dans sa ville.
"Si la question se posait, je refuserais", affirme-t-il. "Je ne veux surtout pas qu’on ait une sépulture sur la commune qui puisse servir de sépulture de martyr pour certaines personnes. Car il ne faut pas se voiler la face on entend certains secours assez discours radical sur le sujet".
"Deuxièmement, dans un cimetière rêmois, les gens sont là pour reposer en paix. Il voulait partir en Syrie ou ailleurs faire le jihad, qu’ils aillent se faire inhumer là où il voulait faire leur soi-disant combat".
"Ils sont de nationalité française, il ne faut pas l'oublier"
Mais juridiquement ce refus parait difficile. Jean-Luc Bringuier, juriste spécialisé dans le droit funéraire, rappelle que les trois hommes sont tous Français et qu’un maire ne peut pas refuser d'inhumer un de ses habitants. "Normalement, il ne peut pas s’y opposer", explique-t-il.
"Le maire peut éventuellement décaler le jour et ‘heure et rendre la sépulture anonyme, ou refuser qu’il y ait des inscriptions sur la stèle funéraire. Ils sont de nationalité française, il ne faut pas l’oublier. Le droit à l'inhumation est acquis pour les personnes qui décèdent. Jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas laissé des corps sur la voie publique ou pendus à un gibet".
"Ils doivent bien être inhumés quelque part, renchérit Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie. " On ne peut pas les jeter dans les poubelles, un mort c’est un mort. Merah a été enterré il y a quelques années de cela, il n y a pas eu de gens sur sa tombe pour le célébrer comme un héros, ni de profanations. On les enterre, "on les fout dedans", et on en parle plus. Il faut les oublier entièrement!".