Envoyer chaque année aux Français le coût réel des services publics qu’ils ont utilisés? Ça fait débat sur RMC

Pour le ministre Gérald Darmanin, cela permettrait de se rendre compte de l'argent dépensé et de quelle façon les impôts des Français sont employés.
Et si chaque Français recevait une fois par an le calcul de tout ce qu'il a coûté à l’Etat français et qui a été payé grâce aux impôts. L’idée n’est pas de "facturer ces dépenses aux Français, assure Gérald Darmanin dans Le Parisien dimanche, mais que chacun prenne conscience de la façon dont les impôts sont employés".
Une année d’école primaire coûte environ 6000€, une année de collège, 8710€, et une année au lycée, 11.670€. La quasi-totalité est prise en charge par les impôts. Une hospitalisation, c’est 3228€ en moyenne. Reste à charge pour le patient n’est que de 287€, soit 9%. Les impôts couvrent donc 91% de la facture. Même chose pour les médicaments. Nous dépensons 126€ en moyenne chaque année. En réalité, nous ne payons que 26% du prix, le reste est facturé à l’Assurance maladie. Un billet de train coûte en moyenne 107€. Sur cette somme, les Français payent 48€.
De bons exemples pour Vincent Drezet, de Solidaires Finances Publiques. Le problème, c’est qu’on ne pourra pas tout quantifier pour chaque Français.
"On ne peut pas tout individualiser. Le coût qui va à l’école primaire, c’est environ 6000 euros. Mais il y a une limite à la personnalisation parce qu’il y a les services publics dont on bénéficie directement et indirectement. Quand on marche sur une route publique, on ne peut pas évaluer le coût de l’utilisation de la route publique. On ne peut pas évaluer, si on ne fait pas appel à la police, l’action de la police nationale qui protège les citoyens. Comme on ne sait pas tout, on ne pourra pas tout évaluer", explique-t-il.
Un coût mais surtout un facteur d'attractivité
Si l’on compare avec ce qui est comparable ailleurs dans le monde, quand un Français paye seulement 11.000€ pour la scolarité de son enfant grâce à la solidarité nationale, un résident de Honk-Kong débourse 116.000€. Mais justement, le danger est là, pour Eric Alt, vice-président d’Anticor. Prendre conscience du coût réel, c’est déjà vouloir faire des économies injustifiées sur notre système de solidarité nationale.
"Un anciennement à la hauteur, une université, une recherche à la hauteur, un service de santé publique, c’est un facteur d’attractivité économique. Il faut cesser de penser les services publics en matière de coût et il faut aussi penser à ce qu’ils rapportent. Si on pense en matière de coûts, ça veut dire réduire ces coûts. C’est une manière caricaturale de voir les services publics", précise-t-il.
Mais il y a peut-être du bon à quantifier certains services publics et à les comparer à ceux de nos voisins. Se rendre compte, par exemple, que les Finlandais payent proportionnellement moins cher que les Français pour un système hospitalier de meilleure qualité.