"Être vivant, ça me suffit": sur RMC, le témoignage poignant de Riss après le verdict du procès des attentats de Charlie Hebdo

DOCUMENT RMC - Le directeur de Charlie Hebdo a témoigné sur RMC ce vendredi matin de ses premières impressions au lendemain du verdict du procès des attentats de janvier.
"C'était compliqué". Le directeur de Charlie Hebdo, Riss, a livré sur RMC ce vendredi matin ses premières impressions après le verdict du procès des attentats de janvier 2015 rendu jeudi.
La cour d'assises spéciale de Paris a prononcé mercredi des peines allant jusqu'à 30 ans de réclusion et la perpétuité pour les "complices" des attaques.
"Justice a été rendue ce qui est déjà un exploit car c’était difficile et on se demandait si on allait arriver au bout de son procès. C’est presque 11 procès à l’intérieur d’un procès. C’était compliqué. Il a fallu du temps pour savoir qui étaient ces gens", témoigne Riss.
"Le sentiment général c’est qu’il y a beaucoup de mensonges, leur métier c’est de mentir, ce sont des petits trafiquants, c’est presque leur métier de dissimuler les choses. Il y a eu rarement des moments authentiques avec eux", regrette-t-il.
"L’islamisme, c’est un plan"
Un procès qui s'est déroulé dans un contexte tendu alors que la menace terroriste a refait surface ces derniers mois en plus de la pandémie.
"Ce qui est triste c’est qu’il ait fallu qu’un enseignant soit assassiné pour que les gens comprennent que ça peut toucher n’importe qui. Que ça n’avait rien à voir avec des histoires de caricatures. Même un prof n’est pas intouchable pour les terroristes. Personne n’est protégé. Les caricatures, c’est presque un détail. L’islamisme, c’est un plan d’une autre société."
"Être vivant, ça me suffit"
Sur le plan personnel, le directeur de Charlie Hebdo semble simplement satisfait que la société, représentée par la justice, acte "officiellement" qu'ils sont simplement des victimes dans cette affaire.
"Humainement je ne sais pas si ça peut résoudre quelque chose un procès. Ca permet de délimiter qui est coupable et qui est innocent. Officiellement la société a reconnu qui était coupable ou non. Et les innocents ce sont nous, ce sont les victimes."
Avant de savourer qu'il puisse, au contraire de nombre de ses amis morts sous les balles, respirer chaque jour.
"Je n’ai pas à me plaindre, je suis vivant. Quand on sort vivant de ça… Tous les jours je vois le ciel bleu devant moi: quoi de mieux dans la vie? Être vivant, ça me suffit" a-t-il conclu face à Apolline de Malherbe.
RMC vous propose de retrouver ce témoignage dans la vidéo ci-dessus.
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