"Défauts manifestes" dans la gestion de la crise du Covid-19, mais pas que...: ce que nous apprend un rapport indépendant

"EXPLIQUEZ-NOUS" - Un rapport indépendant sur la gestion de la crise du coronavirus a été rendu public mardi. Il est assez critique.
Comment s’en sort la France face au coronavirus? En terme de mortalité par millions d’habitants, la France fait moins bien que l’Allemagne, l'Autriche, la Suisse. Mais mieux, que l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne ou la Suède. À vrai dire? on le savait mais les experts le rappellent. On n’est pas les meilleurs, ni les plus mauvais.
Qu’est-ce qui a mal fonctionné? L’anticipation et la préparation. L'exécutif n’a pas vu venir la crise. Il a fallu que ce soit les médecins italiens qui nous alertent et nous réveillent. Les experts pointent bien sur la gestion des masques qui a été la preuve de graves insuffisances. Et les tests sont arrivés trop tard et n’ont pas tenu toute leur promesse.
Le rapport souligne aussi un problème plus spécifiquement français. Il y a une défiance des citoyens envers les exécutifs. La confiance a été ébranlée par la polémiques sur les masques. Lorsque l’on disait qu’il ne servait à rien. La communication a péché, il y a eu un manque de pédagogie. Et le rapport fait une préconisation importante à quelques heures de l’intervention d’Emmanuel Macron ce mercredi soir. “Il faut mieux assurer la légitimité des mesures. On ne peut pas gérer une telle crise par le haut”, pointe-t-il.
Le rapport ne contient-ILS que des critiques négatives? Il souligne aussi que l'hôpital a tenu. Il a fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, qui lui a permis de faire face. L'hôpital a augmenté ses capacités d'accueil. Il a su transférer les malades. La coopération public-privé a été bonne.
Qui sont les auteurs de ce rapport indépendant?
C’est Emmanuel Macron qui avait voulu cette évaluation au printemps dernier. Cinq experts ont été désignés, un haut magistrat de la Cour des comptes, une philosophe-médecin, un spécialiste de santé publique et pour diriger l’équipe: un Suisse.
Didier Pittet, épidémiologiste à Genève, de réputation mondiale qui est par ailleurs l’inventeur du gel hydroalcoolique. Tout le monde dit qu’il a inventé ces liquides désinfectants et qu’il aurait pu faire fortune s’il avait déposé des brevets. Tout le monde le dit, sauf lui. Modeste, il prétend avoir juste popularisé des produits déjà existant et encouragé la pratique du lavage des mains. C’est pour cela qu’on le surnomme : docteur mains propres.
C’est donc lui qui a coordonné ce travail sur la gestion de la première crise en France. Pour que les autorités tiennent compte de ces remarques pour la seconde crise que l’on traverse actuellement.
Un certain nombre des décisions qui seront annoncées ce soir, sont inspirées par ce travail. Notamment sur la nécessité de mieux communiquer pour mieux faire accepter les mesures coercitives.
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