Expulsés, les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes n'ont qu'une idée en tête: "On va revenir!"

Les opérations d'expulsions des zadistes de Notre-Dames-des-Landes se poursuivent ce mardi. 13 squats ont été démantelés lundi, au premier jour de l'opération qui mobilise 2.500 gendarmes. Mais les zadistes expulsés préviennent: pas question d'abandonner la ZAD pour autant!
De nouveaux heurts ont éclaté ce mardi matin entre les forces de l'ordre et les occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes qui entendent défendre leurs positions, au deuxième jour d'une opération massive destinée à les déloger. Treize "squats" ont été démantelés et "environ une vingtaine" restent à évacuer lors des opérations d'expulsions, qui pourraient durer "jusqu'à la fin de la semaine", a déclaré mardi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
"Plus ça va aller, plus ça va être compliqué", avait jugé la préfète des Pays-de-la-Loire Nicole Klein, lundi, à la fin de la première journée de l'intervention qui mobilise 2.500 gendarmes. Il faut dire que les zadistes expulsés n'ont qu'une idée en tête: revenir sur les lieux et reconstruire leurs maisons de fortune détruites par les pelleteuses et les tractopelles.
"On va rebâtir nos vies ici"
Les pieds dans la boue, les yeux brulés par les gaz lacrymogènes, Guillaume, zadiste est épuisé par sa lutte contre les gendarmes. Il s'inquiète pour ses affaires, mais prévient: "Forcément on va vouloir revenir ici, reconstruire ici et rebâtir nos vies ici! Ce n'est pas parce qu'on a détruit nos bâtiments qu'on n'est plus attachés à ce territoire".
Et pour reconstruire il y aura du monde. Raymond, un riverain de 76 ans, choqué par l’action des tractopelles, déclare qu'il sera présent pour les aider. "Je suis sûr que ça va reconstruire, que ça va continuer. Ce n'est pas fini l'histoire de la ZAD. Ce n'est pas parce qu'ils ont sorti 2.500 gendarmes que c'est réglé".
"La solidarité sera là"
Camille, porte-parole des zadistes, compte d'ailleurs sur la solidarité. "J'ai les larmes aux yeux quand je pense à ce qui est en train de se passer. Ce n'est pas pour autant que les gens vont partir. La solidarité sera là. Quand on a cassé la maison de mon ami, de mon voisin, oui, on l'aidera à reconstruire. Ce n'est pas possible d'accepter ça".
Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA, association historique d'opposants souhaite, lui, appelle "à défendre les lieux qui sont chers pour l'avenir dans la Zad". Il insiste toutefois que cette action se fasse dans "la modération": "Sans violence de notre part, ni de la préfecture. Il n'est pas question d'aller à l'affrontement. C'est mettre des gens en danger et nous faisons notre possible pour convaincre à nos amis qui ont des projets agricoles ou socio-culturels de faire preuve de bonne volonté".
Dimanche, un grand rassemblement est prévu dans le bocage de Notre-Dames-des-Landes pour reconstruire les habitats des zadistes.
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