Fallait pas rater ça ! (II)
Retour sur la deuxième partie de la J11 de ligue 1…
Le titre, c’est vrai, ne va pas très bien au match de 14h. On avait beau avoir envie de voir la réaction de l’OM, englué dans sa mauvaise série, mais au final, c’est clair, on pouvait rater ça. Je pensais que jouer à Ajaccio était plus difficile que ça. J’ai souvenir de matches compliqués pour des grosses équipes à François Coty, mais là, Marseille, en faisant le minimum, est allé tranquillement chercher trois points face à des agneaux. Au final, on a vu une rencontre ennuyeuse dont s’est très bien sorti l’OM. Baup a souligné la solidité mentale de son équipe et c’est vrai qu’à défaut d’être élégante, elle s’accroche et prend souvent les points qui passent à portée de ses mains. Même lors des mauvais résultats récents, Marseille a toujours montré un bon état d’esprit. C’est la base de cette équipe. Et quand, ensuite, Ayew est bon et que derrière les NKoulou, Cheyrou, Valbuena affichent leur constance habituelle, je maintiens que cette équipe ne doit pas être entourée d’un trop grand pessimisme à la moindre contre-performance. Après, oui, il lui faudra un vrai 9 pour accrocher le podium et on a encore vu un Rémy transparent à Ajaccio…
Le match du jour, c’était donc OL/Bastia. Ah comme j’attends les commentaires des puristes de la défense, ceux pour qui un but est forcément la résultante d’une erreur, les philosophes de l’ennui ! Comme si la faute du défenseur ne pouvait pas être provoquée par un attaquant, comme si des attaques répétées ne pouvaient pas finir par user une défense finalement poussée à la faute… Alors, certes, force est de reconnaitre qu’en ce moment, il en faut peu pour mettre la défense de l’OL à la faute. Une volonté de jouer, un peu de justesse dans la passe, dans le geste technique et ça devient compliqué à gérer. Déjà à Nice, on avait vu une arrière-garde lyonnaise à la rue. Devant Bastia, cette défense a permis d’entretenir le suspense durant quasiment tout le match. Une partie où d’abord c’est le jeu offensif de l’OL qu’on a vu. Du mouvement partout, un bon Gourcuff en « playmaker », un Malbranque toujours aussi présent en milieu relayeur (il faut aussi souligner sa grande qualité de passe) et un 2/0 après 26 minutes, qui semble indiquer que cette rencontre sera sans souci. Cette sensation à peine acquise, tout est parti en vrac. Bastia revient à 2/2, joue à 11 contre 10 et fait bouger les certitudes. Mais même si ça peut apparaître risqué, l’OL ne change rien à son idée de départ. Une idée de conquête, une volonté offensive. Les puristes du bloc bien en place, du duel à ne pas perdre souffrent devant autant de déséquilibres. Ah l’équilibre ! L’élément de langage en vogue dans notre foot. Je n’irai pas jusqu’à dire que ce n’est pas important, non bien sûr, mais un truc tout bête : pour déséquilibrer l’autre, il faut bien prendre le risque de se déséquilibrer soi-même, non ? Et c’est en continuant à pousser que l’OL a provoqué le carton rouge bastiais et inscrit le but du 3/2, non ? Menant au score, Garde a ensuite logiquement renforcé son milieu en sortant Gomis. Mais en gardant trois joueurs offensifs et avec le toujours énorme Malbranque au milieu, l’OL n’a jamais reculé et a toujours été le plus dangereux dans cette rencontre. Sur la fin, l’OL a fait gonfler le score à 5/2. C’était bien, très bien. Parce que spectaculaire, oui, mais derrière les buts, c’est surtout l’intention générale qui est à mettre en avant.
Après ça, on attendait l’affiche C+ entre Bordeaux et le futur Montpellier, l’équipe qu’on sous-estime trop, le fameux TFC ! Et ces Bordelais, fessés par leur coach cette semaine, ont globalement dominé la première période. Je dis globalement comme pour placer cette remarque dans une bulle relative. Dans cette première période fermée, sans véritable allant, parler de domination semble en effet exagéré. Bordeaux a eu 3 occasions, une sorte de moment fort dont il n’a pas pu profiter. Le TFC et son célèbre 4141 est là pour contenir et contrer. La mission est plutôt réussie et peu importe si le « Messi Violet », Ben Yedder ne voit pas un ballon. La seconde période n’arrange rien. Gillot veut voir son équipe jouer plus haut, mais le peut-elle ? Le TFC ne fait rien ou presque et pour ce qui est du passage TV qui améliore l’image, on repassera. Dans le marasme de cette seconde période, Bordeaux reste toutefois l’équipe qui entreprend le plus. Et dire qu’en zappant on peut tomber sur le chef-d’œuvre « Il était une fois en Amérique »… J’ai rangé la télécommande pour ne pas être tenté. Rester pro jusqu’au bout ! A quelques minutes de la fin, un but ! Ouf, ce n’est pas le hold up du TFC ! On ne sera pas obligé d’avaler la soupe de ceux pour qui « le plus important c’est les 3 points » ! Bordeaux a tenté plus et a gagné. C’est une sorte de morale footballistique du dimanche soir. Mais assurément on pouvait rater ça...
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