Fantasme

"Je fantasme sur le copain de ma meilleure amie. Il ne me plait pas forcément mais depuis que j'ai fait un rêve érotique avec lui, il m'attire terriblement. Que faire?"
Brigitte Lahaie : On ouvre la boite à questions « Pascal Neveu je fantasme sur le copain de ma meilleure amie. Il ne me plait pas forcement mais depuis que j’ai fait un rêve érotique avec lui, il m’attire. Que faire ? »
Pascal Neveu : Le problème c’est que dans le rêve entre autre, traduit des désirs insatisfaits. Il ne faut pas se voiler la face. On a tous des désirs, des pulsions sexuelles interdites réprimées acceptées ou pas. Que cette auditrice ait rêvé de ce garçon, il n’y a pas de mal. Il ne s’agit pas d’un passage à l’acte. En tous cas, ça signifie qu’elle l’a sublimé.
B.L : Oui mais peut être que c’est aussi une sorte de rêve déguisé. Qu’elle fantasme peut être sur sa meilleure amie. Quand on a un rêve érotique, il ne faut pas toujours le prendre au premier degré.
P.N : Non il faut l’analyser. De toutes façons il n’y a que le rêveur qui peut l’analyser. Il ne faut pas être effrayé par rapport à cela. Ça ne signifie pas que vous allez être en danger par rapport à votre amie, en danger également par rapport à son petit ami. Ca fait parti des rêves nocturnes qui nous dérangent, nous tracassent, qui nous taquinent. Ça doit rebooster votre propre libido et puis voir ce que vous pouvez en faire.
B.L : Exactement. Si ça se trouve c’est parce que votre meilleure amie a raconté quelque chose d’un peu sensuel le jour même ?
P.N : Le contexte du jour même qui a fait que par condensation, le psychisme vous a amené à rêver de son petit copain.
B.L : Moi je crois qu’il faut vraiment comprendre qu’un rêve c’est jamais au premier degré qu’il faut l’interpréter. C’est toujours beaucoup plus compliqué.
P.N : Ça n’est jamais une expression primaire et brute d’une réalité.
B.L : C’est ça qui est important.
Quelles sont les différences entre les fantasmes sexuels féminins et masculins ?
Brigitte Lahaie : Bruno Martin, quelles sont les différences entre les fantasmes sexuels féminins et masculins ?
Bruno Martin : Alors déjà, il y a le nombre. Les hommes fantasment plus, avec plus de détails et d’enthousiasme que les femmes. Les fantasmes féminins portent plus sur la soumission, avec le petit coup de cravache, le petit coup de fouet, ou encore la petite fessée, d’où l’immense succès de «50 nuances de Grey ». Ensuite, je crois que les hommes ont plus envie que leurs fantasmes aboutissent par des actes. Les femmes en revanche, utilisent plus le fantasme pour la rêverie et leur excitation personnelle.
B L : Et par exemple le fantasme du trio ou du voyeurisme c’est plus un fantasme d’homme. La femme, elle, sera plutôt exhibitionniste. Il y a une vraie différence entre les fantasmes en nombre et en qualité.
Comment parler de ses fantasmes à son conjoint sans le rebuter?
Brigitte Lahaie : Bruno Martin, comment peut-on parler de ses fantasmes à son partenaire sans le rebuter ?
Bruno Martin : Moi je crois qu’il ne faut pas en parler de manière académique. Il faut en parler, ou le jouer, quand on fait l’amour. Il ne faut pas le faire à table, en mode c’est le moment ou en mode un couple doit communiquer. Non pas comme ça. On le fait parce qu’on est en plein ébat, parce qu’on est excité, parce qu’on a envie d’entraîner l’autre et de jouer avec. Et ça, ça passe beaucoup mieux à mon avis.
Que révèlent les fantasmes de nous? Celui de domination ou de soumission par exemple ?
Brigitte Lahaie : La question du wikisex, qu’est-ce que nos fantasmes révèlent de nous Sophie Cadalen ?
Sophie Cadalen : Qu’est-ce que les fantasmes révèlent de nous ? Des désirs, des désirs en œuvre, qui ne sont pas forcément ce qu’ils ont l’air d’être. Il y a des fantasmes qui ont l’air tout à fait anodins, que l’on ne qualifiera pas de sexuels et qui racontent des choses très hot. A l’inverse, il y a aussi des choses qui ont l’air très chaudes et qui racontent peut être des envies de d’autres choses. On peut rêver par exemple d’avoir envie de faire l’amour à son collègue de boulot, alors que finalement on a peut-être simplement envie de lui prendre sa place. Prendre sa place au niveau de la hiérarchie.
B.L : Oui c’est pour ça que c’est toujours très compliqué d’interpréter le fantasme au premier degré.
S.C : Oui complètement. C’est pour ça que je dis : prudence quand on le raconte. On peut être entendu dans une lecture qui en fait ne va pas raconter du tout le désir qui nous agite, et qui peut même quelque part nous coincer dans une obligation à « prouver que » ou « justifier de », dont nous n’avons pas besoin de nous encombrer.
B.L : C’est pour ça que vous êtes assez d’accord avec moi quand je dis qu’il faut faire attention à comment on raconte nos fantasmes à notre partenaire. Entre ce que l’on va raconter et ce qu’il va entendre, parfois il y a toute une couette.
S.C : Tout à fait et le passage à l’acte peut être simplement dans le récit de ce fantasme. Ça n’invite pas toujours à être fait au bout du compte. Ce que le partenaire aura du mal à entendre la plupart du temps.
Lorsque nous faisons l’amour mon partenaire m’insulte je me sens humiliée alors que ça l’excite, que dois-je faire ?
Brigitte Lahaie : Je vous propose tout de suite qu’on ouvre le wikisex et la question du jour Sophie Cadalen : « Lorsque nous faisons l’amour mon partenaire m’insulte je me sens humiliée alors que ça l’excite, que dois-je faire ? »
Sophie Cadalen : Lui dire d’arrêter de le faire (rire). Parce que ces jeux-là sont valables que si on y prend plaisir de parte et d’autre et ça peut être extrêmement excitant mais si là cette femme ça ne l’excite pas du tout, peut-être l’insulter en retour, non mais si ce jeu là n’est pas le vôtre cessez d’y jouer.
B.L. : Exactement parce que vous allez être de plus en plus détournée de la sexualité. C’est vrai qu’il y a des hommes qui ont besoin d’insulter pour être plus excité mais ça, il faut arriver à trouver un compromis entre vous, ça me paraît évident.
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