François Hollande a annoncé mercredi l'allocation de 3,8 milliards d'euros de crédits supplémentaires au ministère de la Défense sur les quatre prochaines années pour adapter son dispositif à la nouvelle donne sécuritaire après les attentats de janvier. Le chef de l'Etat a du trancher dans le bras de fer budgétaire qui oppose Michel Sapin, à Bercy, (qui veut faire des économies) et Jean-Yves Le Drian, à la Défense (qui ne veut baisser ni ses moyens, ni ses effectifs). Un sujet sensible donc.
Interrogé par RMC, Eduardo Rihan-Cypel, député PS de Seine et Marne et membre de la commission de la Défense à l'Assemblée, se range du côté de Jean-Yves Le Drian et François Hollande. "Il faut sauver plusieurs milliers de postes dans les armées car c'est ce que nous demandent nos militaires. Ils nous disent une chose très simple: pour continuer à assurer la mission de sécurisation et de protection du sol français, notamment des lieux sensibles, nous avons besoin d'un certain nombre de moyens".
"Ce n'est certainement pas le moment"
Il ajoute: "On ne peut pas rechigner avec quelques milliards d'euros dès lors qu'il s'agit de la sécurité des Français. D'autant plus que nous sommes dans une situation totalement inédite: les risques terroristes ne sont pas du fantasme". Mais d'autres politiques s'opposent donc à une telle augmentation de moyens. C'est le cas notamment de Sandrine Rousseau, porte-parole d'EELV: "Au moment où l'on diminue les effectifs de la fonction publique et que l'on fait des économies de partout, ce n'est certainement pas le moment".
Et de rappeler que les écologistes "militent pour une armée européenne car cela permettra de diminuer les coûts de fonctionnement de l'armée et d'être plus fort sur la scène internationale". Sandrine Rousseau poursuit en martelant: "Ce n'est pas la priorité dans un moment de restrictions budgétaires importantes" que d'augmenter les effectifs de l'armée. Car elle en est persuadée, "ce n'est pas l'armée qui sauvera la France".
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