Faut-il imposer des quotas de femmes aux postes de pouvoir?

DOCUMENT RMC - Dix ans après sa mise en place, le Haut conseil à l’égalité appelle à étendre la loi sur la parité en entreprise. Invité de RMC mercredi matin, Anne-Laure Thomas, directrice "Diversités et inclusion" chez L’Oréal, estime que la politique des quotas porte ses fruits, même si les changements se font lentement.
Instaurée en 2011, la loi Copé-Zimmermann impose un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administrions (CA) des grandes et moyennes entreprises. Dix ans plus tard, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes estime qu’il faut aller plus loin.
"Ce qui est important, c’est de regarder à tous les niveaux de l’entreprise. Il n’y a pas que le conseil d’administrions qui compte", a déclaré mercredi sur RMC Anne-Laure Thomas, directrice "Diversités et inclusion" chez L’Oréal.
"Ça ne se fait pas du jour au lendemain"
L’Oréal fait figure de bon élève: il y a 54% de femmes au conseil d’administration. Dans les 120 plus grandes entreprises françaises, la proportion de femmes qui siègent au CA est de 45%. C’est le plus haut niveau en Europe.
Mais c’est dans les comités exécutifs que le bât blesse, puisqu’on y retrouve en moyenne seulement 20% de femmes. Par ailleurs, le CAC 40 ne compte qu’une seule dirigeante : Catherine MacGregor, chez Engie. "Ça se fait petit à petit. Ça ne se fait pas du jour au lendemain", reconnait Anne-Laure Thomas.
Etendre la politique de quotas aux comités exécutif et de direction
Il reste donc du chemin, et c’est pour cela que le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes appelle à étendre la politique de quotas aux comités exécutif et de direction avec l’objectif d’atteindre les 40% d’ici six ans dans les entreprises de plus de 250 salariés.
Pour Anne-Laure Thomas, la politique des quotas fonctionne, mais il faut également s’attaquer aux stéréotypes et au sexisme ordinaire.
"Il y a des mots, des phrases, des attitudes, comme 'on ne peut pas compter sur elle le mercredi', ou 'elle est encore enceinte'", cite-t-elle en exemple. "Au bout d’un moment, les femmes se décrédibilisent et perdent confiance".
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