Faut-il se résoudre à travailler jusqu'à 64 ans pour toucher une retraite à taux plein? Ça fait débat sur RMC
Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire chargé du dossier, affirme que l’âge de départ légal à 62 ans ne bougera pas. Mais il en va autrement pour l’âge d’équilibre du système.
C’est une déclaration de Jean-Paul Delevoye au journal l’Est Républicain: "Notre engagement est de préserver la liberté de partir à 62 ans, tout en sachant que l’intérêt de l’équilibre du système de retraite est que vous partiez de préférence à 63 ou 64 ans".
"Près de 2 ans et demi de moins qu’en Allemagne"
Il faut donc bien comprendre que vous pourrez partir à 62 ans, mais sûrement pas à taux plein. Il y aura des incitations à partir plus tard. Jean-Paul Delevoye évoque déjà des "surcotes et des décotes", c’est la condition si l’on veut que nos retraites continuent d’être financées. Emmanuel Jessua est économiste, directeur des études de Rexecode.
"Les Français partent assez tôt du marché du travail pour prendre leur retraite. En moyenne à 62 ans en 2017. C’est près de 2 ans et demi de moins qu’en Allemagne. On est vraiment dans le bas des pays européens. Il a donc un enjeu, non seulement des équilibres financiers de retraite mais aussi simplement de potentiel de production et donc de création de richesse. Plus on a de gens qui travaillent, plus on crée de la richesse".
"Ce qui n’est pas dépensé en retraite est dépensé en invalidité par exemple"
Le problème, selon les syndicats et Force ouvrière en particulier, c’est que près d’un Français sur 2 est déjà sorti du marché du travail au moment de faire valoir ses droits à la retraite. Il n’y aurait donc pas d’autres choix que de subir une décote. Yves Veyrier est secrétaire général de Force ouvrière.
"Si on recule l’âge de la retraite, on fait augmenter le taux d’activité par la force des choses puisque les gens sont obligés, quand ils le peuvent, de continuer de travailler pour bénéficier de leur retraite. Mais beaucoup sont déjà soit au RSA soit en indemnisation chômage, soit en pension d’invalidité. Quand vous faites des comparaisons avec d’autres pays, vous vous apercevez que ce sont des effets de vases communicants. Ce qui n’est pas dépensé en retraite est dépensé en invalidité par exemple".
En Allemagne, par exemple, vous partez plus tard à la retraite, vous devez cotiser plus longtemps, mais vous avez la possibilité, au cours de votre carrière, de passer à 28 heures par semaine pendant 2 ans.
En Suède, vous pouvez faire une vraie pause pour vous consacrer à une formation tout en continuant à cotiser.
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