Faut-il taxer les contrats d'assurances pour financer la dépendance des personnes âgées?

Faut-il taxer les contrats d'assurance pour financer la dépendance? C'est l'une des pistes envisagées par le gouvernement pour prendre en charge nos aînés. Aujourd'hui le lundi de Pentecôte non rémunéré ne suffit plus.
Emmanuel Macron appelle cela le "5ème risque": le financement des personnes âgées dépendantes.
Une journée comme ce lundi de Pentecôte est ainsi une journée de travail non rémunérée, qui rapporte 2.4 milliards d'euros à l'Etat. Une somme qui va directement dans les caisses de la Sécurité Sociale pour la vieillesse, et le handicap. Mais ce n'est pas suffisant pour financer la lutte contre la dépendance. Et ce n'est certainement pas suffisant pour l'avenir car la population française vieillit. Les plus de 65 ans représenteront un quart de la population en 2050.
"Encore un petit plâtre supplémentaire qui risque d'être mal compris"
Le gouvernement réfléchit donc à une solution de repli: une deuxième journée de solidarité, ou alors prélever quelques centimes ou quelques euros sur les contrats d'assurance. C'est déjà le cas pour couvrir la prise en charge des victimes d'attentats.
Attention "mauvaise idée" prévient la vice présidente de la Fédération nationale des associations et des amis des personnes âgées, Claudette Brialix:
"C'est encore un petit plâtre supplémentaire qui risque d'être mal compris. Je ne vois pas le rapport entre l'assurance habitation et la dépendance. On refuse un fois de plus de mettre à plat un financement solidaire de la dépendance. Nous demandons un dispositif général d'une couverture de la dépendance, quelque chose qui soit clairement identifié comme l'est la politique familiale".
"Il faut que l'effort soit consenti par tout le monde"
Mais l'idée de cette taxe sur les contrats d'assurance a, au moins, un avantage: si tout le monde s'y met, ça coûtera moins à chacun. Argument développé par Pierre Erdsse, président de la Confédération française des retraités:
"Il faut que l'effort soit consenti par tout le monde. Et puis ce n'est que parce que l'effort sera consenti par tout le monde que le niveau du financement pourra être suffisant. On a besoin d'avoir un financement plus large. Si on devait avoir une taxe sur l'assurance multirisque habitation, ça permettrait de demander à la quasi-totalité de la population française de participer au financement de la perte d'autonomie, ce qui me semble une nécessité".
En 2015, la somme des contrats d'assurance habitation représentait près de 10 milliards d'euros...