Fermeture des restaurants: "Les lumières sont toujours sur notre profession alors qu’il y a plein d'autres lieux où l'on voit des gens se regrouper", déplore Michel Sarran

Contrairement à Marseille, certaines grandes villes comme Paris ont eu un délais qui leur a été accordé avant une possible fermeture des bars et restaurants.
La décision a été soudaine. La réaction unanime. Après l’annonce du gouvernement de fermer les bars et les restaurants dans la région Aix-Marseille il y a une semaine, les élus locaux et les gérants ont tapé du poing sur la table de peur de ne pas pouvoir s’en sortir au niveau économique.
À la vue de cette contestation, l’exécutif a, cette fois-ci, choisi pour les villes de Paris, Lille, Lyon, Grenoble et Toulouse de se tourner vers la concertation. Dans ces grandes villes, un laps de temps a donc été donné aux restaurateurs.
"Certains ont des attitudes qui pénalisent l’ensemble de la profession"
"J’ai envie d’être du côté de l’espoir, explique Michel Sarran, célèbre chef étoilé à Toulouse. C’est sûr que le ministre a infléchi sa position par rapport aux annonces qu’il avait la semaine dernière. Mais on ne sait toujours pas quel est le protocole qu’exige le premier ministre".
"On sait très bien que des restaurateurs qui sont déjà à l’agonie vont avoir des difficultés à investir davantage, dit-il. Ce que je souhaiterais avant tout, c’est qu’il y ait un contrôle qui soit déjà respecté par tout le monde. Ce n’est pas à nous de les contrôler parce que certains ont des attitudes qui pénalisent l’ensemble de la profession. Et ça, c’est inacceptable".
"J'étais prêt à mettre la clé sous la porte"
"On va écouter le Premier ministre car il y a un vrai espoir qu’il fait naître en nous disant qu’on n’est pas obligé de fermer. Hier, on s’attendait à tout, avoue Michel Sarran. J’étais prêt à mettre la clé sous la porte mais finalement on peut continuer et ça c’est plutôt encourageant. On ne peut pas tout accepter non plus".
"Ce qui me fait un peu mal c’est que, finalement, les lumières sont toujours sur notre profession alors qu’à côté de ça, il y a des lieux et des activités où on voit des gens se regrouper alors que rien n’est annoncé, il n’y a pas de nouvelles règles".
"Quand on voit les élèves les uns sur les autres, on ne comprend pas trop"
Michel Sarran regrette donc que les restaurateurs et les gérants de bars soient "un peu stigmatisé".
"On le dit depuis le début. Quand on voit les élèves en université qui sont les uns sur les autres dans les transports en commun, on ne comprend pas trop alors que nous, avec 40 couverts, on va devoir rajouter des mesures sanitaires. Donc il faut rester très vigilants mais il faut arrêter de dire que nos restaurants sont dangereux parce que je ne crois pas que cela soit le cas".
"J’aimerais qu’il y ait un peu plus d’équité dans les mesures qui sont prises. Et qu‘on arrête de nous alourdir de charges et de protocoles qui est déjà très lourd", ajoute le chef qui craint le pire malgré tout.
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