Avant la finale…
Petit bilan de l’Euro avant la finale Espagne/Italie…
Dès le début de la seconde 1/2 finale, Löw a semblé très tendu. Comme s’il savait que ce match était un rendez-vous avec l’histoire de « sa » sélection. Cette équipe qu’il a réinventé, modelé et qui avait programmé sa consécration dans cet Euro. Je disais récemment que des quatre dernières équipes encore en course en 1/2, c’est pour l’Allemagne que la défaite aurait été le plus cruel à vivre. Six ans de travail, une équipe séduisante, une Allemagne au jeu ambitieux pour finir avec un destin semblable à celui de l’ennemi néerlandais si souvent raillé.
Löw a-t-il compris plus vite que nous que son équipe, malgré tout son talent, était moins forte, techniquement et tactiquement que l’Italie ? C’est possible. Assez vite, c’est vrai, les italiens ont affiché une meilleure maîtrise technique. Pirlo meilleur qu’Ozïl, Buffon au-dessus de Neuer, deux symboles d’une supériorité à observer dans toutes les lignes. Englué, Löw a bien essayé de changer son équipe, rien n’y a fait. Le coach allemand sera probablement critiqué voire écarté, mais il ne faudra pas oublier ce qu’il a fait. Son passage marquera le foot allemand même si le succès lui a échappé. Et qu’on lui colle une étiquette de loser n’y changera rien. Pas encore winner, Prandelli ne sait pas encore quelle trace il laissera. Comme Löw il a rendu sa sélection sympathique aux yeux de l’observateur neutre. Comme Löw, il a modifié la vision du foot dans son pays. Pressing haut et lignes resserrées comme ligne directrice, Prandelli préfère insister sur le caractère de son équipe. Un mot qu’utilisent beaucoup les coachs italiens. Ancelotti, Lippi parlent souvent, en effet, du caractère que doivent avoir leurs équipes. On est bon techniquement, tactiquement, on a la chance d’avoir des joueurs expérimentés et hors normes comme Pirlo et Buffon, mais pour aller plus haut il faut autre chose. C’est un peu comme s’ils disaient qu’être un joueur technique et comprendre la tactique, c’est naturel pour un joueur de haut niveau. Reste ensuite à travailler l’osmose collective et l’état d’esprit. A ce titre, Buffon disait, avant la rencontre, qu’à ce niveau, tous les joueurs étaient proches et que la victoire se jouait ailleurs. Les fameux petits « détails » dont parlent souvent les footeux. Le gardien italien a certainement du y penser quand, au début de match, il a vu Pirlo sortir un ballon bouillant sur sa ligne ou quand suite à une sortie hasardeuse, il a vu Barzagli manquer d’un rien de lui marquer un but. Avoir la base du très haut niveau et bosser le reste, une sorte de leçon qu’il serait temps de méditer chez nous…
L’état d’esprit, c’est aussi ce qui anime l’Espagne. Une Espagne extraordinaire, épatante qui va jouer une troisième finale de suite. On parlait de faim de victoires en baisse, d’usure, de l’absence de Puyol, mais l’Espagne a balayé tous les doutes. On sait tous, on voit tous que le jeu est moins précis, moins tranchant, qu’il manque de vitesse et pourtant… Pourtant sa défense est solide (1 but encaissé) et son attaque a marqué 8 fois. Les 4 inscrits dans le même match (Irlande) atténuent ce bilan. Del Bosque a opté pour un renforcement de son milieu. Le résultat est cette anesthésie générale qui déplaît de plus en plus au public. Sent-il que son homme de base, Xavi notamment, est moins bien et a besoin d’être épaulé ? Le coach espagnol aura certainement noté qu’avec Pedro et Navas, alignés en fin de match contre la France, le jeu allait plus vite. Mais peut-il sortir Xavi pour mettre Fabregas au milieu avec Iniesta et Busquets ? Encore une fois en tout cas, la compo espagnole sera le premier élément à suivre dimanche. Quoi qu’il arrive lors de la finale, on aura noté dans cet Euro (comme lors de la dernière CM) que le jeu positif prévaut désormais partout et que l’issue de la LDC cette année n’aura été qu’un épiphénomène à oublier. Il faudra aussi retenir l’excellent état d’esprit qui a dominé tout au long de la compétition. Pas d’arbitre discuté, insulté (ah si une fois !), pas d’erreur, de vaines polémiques et une sorte de fair play général. Une vraie belle compétition…
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