Football gay
Un footballeur gay privé de licence
Yoann Lemaire, joueur du club de football ardenais de Chooz (DHR) depuis 14 ans, s'est vu refuser sa licence 2010-2011 en raison de son homosexualité et malgré une conciliation qui avait abouti à la décision de son maintien dans l'effectif.
"Je suis tellement navré. Je voulais juste jouer au foot avec mes potes". Yoann Lemaire a de quoi être dépité. Joueur du club de football ardennais de Chooz (DHR) depuis 14 ans, il s'est vu refuser sa licence 2010-2011 en raison de son homosexualité et malgré une conciliation qui avait abouti à la décision de son maintien dans l'effectif. Face à ce qui pourrait s'apparenter à un acte délibérément homophobe, le libero de 28 ans a déclaré se réserver le droit de porter l'affaire devant la justice.
A ce titre, il hésite encore sur l'attitude à adopter. "Aller en justice pour gagner quoi ?" s'interroge-t-il. "Je voudrais juste que le ministère, la fédération et le Paris Foot Gay (PFG), club de foot homosexuel de la capitale, travaillent ensemble contre l'homophobie". Le PFG a annoncé réfléchir à saisir de son côté la justice et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). "Mais sans Yoann, afin de le protéger", a précisé Pascal Brethes, responsable du PFG.
"Protéger les deux parties"
En 2009, les injures de l'un de ses coéquipiers devant les caméras de France 3 ajoutées aux discriminations quasi quotidiennes de ses dirigeants (rétrogradation, perte de licence, etc...) avaient poussé Yoann Lemaire à quitter son club. Après une année sabbatique durant laquelle il avait écrit un livre ("Je suis le seul footballeur homo - enfin j'étais"), une conciliation tenue en juin dernier entre la ligue de Champagne, la fédération, la mairie de Chooz, le club et le joueur qui l'avait agressé, avait abouti à la décision de le réintégrer.
Lemaire qui avait alors demandé sa licence, a reçu fin août une lettre lui indiquant que le club s'opposait à son retour (...) "dans un souci de protéger les deux parties. En effet, il nous semble important, compte tenu de la passion encore sensible depuis les événements de mai 2009 et la médiatisation qui en a résulté, d'éviter de nouveaux incidents."
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