Gabriel, 14 ans, gravement blessé à l'oeil lors d'une interpellation en Seine-Saint-Denis: que s'est-il passé?

L'adolescent souffre d'une fracture de l'os de l'orbite de l'oeil et a trois dents cassées.
Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi à Bondy (Seine-Saint-Denis) pour réclamer "justice" pour Gabriel, un adolescent de 14 ans gravement blessé à l'oeil après une interpellation policière il y a une semaine.
L'attaquant du PSG Kylian Mbappé a posté un message sur son compte Instagram réclamant lui aussi "justice pour Gabriel". "Qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs, violences policières, même combat", a écrit l'international tricolore, également originaire de Bondy.
Selon la version de la police, l'adolescent a été aperçu en train d'essayer de voler un scooter à Bondy le 25 mai au soir et aurait fui à la vue des forces de l'ordre avant de faire une chute et de résister à son arrestation. L'Inspection générale de police nationale (IGPN) a été saisie.
Blessé gravement à l'oeil, Gabriel est hospitalisé à l'hôpital Necker pour enfants malades à Paris où il doit se faire opérer, a indiqué l'avocat de la famille, Stéphane Gas, qui affirme qu'il va déposer mardi à Bobigny une plainte pour "violence en réunion par une personne dépositaire de l'autorité publique".
Le préfet de police de Paris dénonce les "accusations de violence et de racisme"
Après son interpellation, Gabriel s'est vu prescrire 30 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Son état n'était pas compatible avec une garde à vue, selon Me Gas. Il souffre d'une fracture de l'os de l'orbite de l'oeil et a trois dents cassées. "Comment Gabriel peut perdre trois incisives, souffrir de l'orbite de l'oeil mais ne présenter aucune abrasion sur le nez? Il va falloir que les policiers expliquent comment il a pu chuter tout seul", dénonce l'avocat.
Présent au rassemblement, Chérif, son grand frère, se dit "choqué" et persuadé que les policiers ont passé à tabac Gabriel. "Comment peut-on faire ça à un enfant? Il est traumatisé. Comment ils ont pu s'acharner sur un petit qui fait 40 kg?", s'interroge le jeune homme de 23 ans qui réclame "justice et vérité" pour son frère.
Mardi, le préfet de police de Paris Didier Lallement a adressé son soutien aux policiers face aux "accusations de violence et de racisme", alors que des rassemblements dénonçant "les violences policières" sont annoncés dans un contexte international marqué par les émeutes américaines. Quelques heures plus tôt, la préfecture de police avait dénoncé dans un tweet "la mise en cause systématique inadmissible des 'policiers' intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile".
.@prefpolice dénonce la mise en cause systématique inadmissible des👮♂️intervenant dans des contextes difficiles avec foule hostile comme ce jeudi ds le #20è pour l'interpellation compliquée d'1 individu conduisant sous stups + alcool malgré annulation du PC + outrage + rébellion pic.twitter.com/P9JamiiyKH
— Préfecture de Police (@prefpolice) June 2, 2020
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