"Gilets jaunes": "Il y a une peur qui s'est installée", témoigne un commerçant

Les commerçants subissent depuis de longues semaines le mouvement des "gilets jaunes". Plusieurs déplorent une importante baisse de leur chiffre d'affaires tandis que d'autres ont même peur pour leur commerce.
Depuis le 17 novembre, le mouvement des "gilets jaunes" s’est installé partout en France. D’abord présents sur les ronds-points, les manifestants se sont ensuite donnés rendez-vous tous les samedis pour l’acte 1, 2, 3 ... jusqu’au 13e acte samedi dernier. Une situation qui a eu une influence particulièrement néfaste pour les commerçants notamment pendant la période des fêtes, où les pertes chaque samedi, ont été considérables.
Il faut également ajouter à cela, la casse lors des différentes manifestations qui ont été particulièrement violentes que ce soit à Paris mais également dans des villes de provinces. Certains commerçants ont peur aujourd’hui de même témoigner à visage découvert par crainte de représailles.
"C’est extrêmement compliqué pour les journalistes de rencontrer des commerçants pour qu’ils parlent sans visage flouté. Effectivement une certaine peur s’est installée", précise Christian Baulme, président d’une association de commerçant de Bordeaux.
Des pertes très importantes
Aujourd’hui, plusieurs commerçants se retrouvent dans des situations très compliquées d’autant que personne ne sait combien le mouvement peut encore durer. "Si au départ, on pouvait partager certaines idées avec les ‘gilets jaunes’ aujourd’hui on ne partage tellement plus la méthode qu’on est même plus d’accord pour les messages qui s’accumulent. Aujourd’hui, on leur dit, changez de méthode ça va peut-être mieux marcher parce qu'actuellement, vous êtes juste en train de ruiner l’économie du pays", affirme-t-il.
À Toulouse, une des villes où le mouvement est très présent, Antoine, commerçant vit la situation depuis de longues semaines. "Malgré moi, je suis infiltré tous les samedis au cœur des mouvements", explique-t-il. Il affirme avoir perdu 20% de son chiffre d’affaires annuel.
"Un commerçant, par définition, c’est quelqu’un qui ne plaint, et qui va de l’avant. Mais là, ça va commencer à devenir à être très difficile avec des gens qui risquent de perdre le travail de toute une vie", affirme-t-il.
Selon lui, il y a qui, plus est une évolution de la sociologie du "gilet jaune". Il estime en effet, que si au départ les manifestants étaient madame, monsieur tout le monde, aujourd’hui, il ne reste que les plus déterminés qui ne s’arrêteront pas avant d’avoir obtenu ce qu’ils veulent.
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