Grève à la SNCF: a-t-on le droit de ne pas aller travailler?

Elle est annoncée comme l'une des grèves les plus importantes depuis des décennies à la SNCF. Et l'impact sur les habitués sera être lourd, notamment pour les déplacements vers leur travail. Mais que dit la loi? Décryptage avec Delphine Meillet, avocate au barreau de Paris.
C'est,évidemment, l'une des questions principales du jour: pourra-t-on aller au travail (et en revenir) correctement? Avec un TGV sur huit en moyenne mardi, les cheminots donnent le ton de cette grève longue distance pour contrer le projet de réforme de la SNCF, qui débute ce mardi.
Chez les personnels tenus de se déclarer 48 heures avant la grève, la SNCF a recensé près d'un cheminot gréviste sur deux (48% contre 35,4% le 22 mars) et jusqu'à plus de trois sur quatre chez les conducteurs (77%). Le trafic sera donc "très perturbé", a averti la direction de la SNCF.
"Vous êtes obligés de tout mettre en oeuvre pour aller travailler"
Les travailleurs concernés ont-ils le droit de ne pas aller travailler? Non, répond Me Delphine Meillet, avocate au barreau de Paris, sur RMC. "L'employeur peut décompter vos heures de retard. Il peut être indulgent si vous prouvez que vous avez tout mis en oeuvre pour arriver à l'heure, mais, le seul moyen d'être payé en cas de retard, c'est le cas de force majeure. C'est quelque chose d'irrésistible, d'imprévisible et d'extérieur à vous. Une grève, elle, est prévue, souvent de longue date".
En cas de retard, "Avertissez votre employeur, de préférence par écrit" prévient Delphine Meillet, avant de préciser de conserver toutes les preuves d'achat (tickets, factures) pouvant justifier que tout a été mis en oeuvre pour arriver à l'heure au bureau. "Bloqué dans les transports, vous pouvez demander une RTT par téléphone, mais l'employeur peut refuser. C'est sa liberté" ajoute-t-elle face à Jean-Jacques Bourdin.
"Vous êtes obligés de tout mettre en oeuvre pour aller travailler" précise la juriste. Pourtant, "un retard ne peut pas être un motif de licenciement, sauf si c'est répété".