Grève d’Air France: "Si on continue comme ça, on va mettre notre entreprise en péril"

De nouvelles journées de grève au mois de mai ont été annoncées par l'intersyndicale d'Air France. Mais dans les rangs de la compagnie aérienne, cette mobilisation divise.
La mobilisation continue. A Air France, la négociation entre les syndicats et la direction est dans l’impasse. Le projet d'accord, refusé par l’intersyndicale, prévoyait une augmentation immédiate des salaires de 2% puis de 5% sur 3 ans.
Mais cet accord ne couvre pas la perte de pouvoir d'achat lié au gel des salaires entre 2012 et 2018. "En 7 jours de grève la direction est passée d'une proposition de 0,55% à 2% d'augmentation. On peut donc espérer plus et cela remobilise les troupes", assure un représentant syndical.
"La direction essaye d’évincer la cause réelle du conflit"
Pour Xavier Maccotta responsable FO Air France à l'aéroport Charles de Gaulle, cette proposition de la direction n'est pas acceptable, il faut maintenir le mouvement.
"La direction essaye d’évincer la cause réelle du conflit. Ce qu’ils proposent c’est de nous donner 2% à partir du mois d’avril 2018, il n’y a pas de réelle avancée. Surtout, ça ne correspond pas du tout à la demande de l’intersyndicale qui demande un rattrapage de 6% des salaires. Tous les adhérents Force Ouvrière nous ont confirmé qu’il fallait continuer le combat et que la direction répondait à côté de la demande".
Mais dans les rangs de la compagnie aérienne, cette grève divise. Deux syndicats, la CFE CGC et la CFDT se sont désolidarisés du mouvement. Ils appellent à accepter la proposition de la direction et à cesser le blocage. Les salariés de la base seraient de plus en plus nombreux à être du même avis face à une intersyndicale qui s'entête à poursuivre les revendications.
"Demander 6 % de salaire en plus ce n'est pas raisonnable", estime une hôtesse de l'air qui a cessé la grève. "C'est dangereux, cela risque de plomber les comptes de l'entreprise", ajoute un membre du personnel au sol.
"Il y a une majorité de personnel qui aujourd'hui est contre ce mouvement"
Ronald Noirot, secrétaire général de la CFE CGC à Air France, représente l'un des deux syndicats avec la CFDT ne faisant pas partie de l'intersyndicale. Il demande la fin d'une grève coûteuse.
Deux jours de grève sont d'ores et déjà déjà programmés lundi 23 et mardi 24 avril. De nouvelles mobilisations sont prévues "début mai", sans dates précises pour l'instant."L’entreprise sort tout juste d’une période de 7 ans où elle a perdu beaucoup d’argent. Les 6% que demande l’intersyndicale sont totalement déraisonnables. Les propositions qui nous sont faites aujourd'hui permettent d’envisager un arrêt de la grève. Nous perdons beaucoup d’argent à chaque jour de grève donc si on continue comme ça, on va mettre notre entreprise en péril. 5% des personnels au sol ont fait grève avant-hier. Ça montre bien qu’il y a une majorité de personnel qui aujourd'hui est contre ce mouvement".
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