Grève des coursiers à vélo: "On demande des protections sociales équivalentes à celles des salariés"

Les coursiers veulent perturber les livraisons pendant ce Mondial de football, l'une des semaines les plus rentables, et appellent les clients à ne pas commander toute la semaine.
La semaine de grève qui démarre aujourd'hui n'a pas été choisie aux hasard. Qui dit semaine de Mondial de football dit beaucoup de commandes de repas en livraison.
Just Eat, Deliveroo, UberEats, Stuart: les coursiers à vélo qui travaillent pour les plateformes de livraison se mobilisent pour demander de meilleures conditions de travail et de rémunération. Ils se mettent en grève à partir de ce dimanche et ce, pendant une semaine, jusqu'au 15 juillet. Un rassemblement est organisé ce soir à 19h00 sur la Place de la République, à Paris.
"Un système fonctionnant sur la précarité des travailleurs"
Leur colère est motivée par le projet de loi "Avenir Professionnel", qui sera examiné par les sénateurs à partir de mardi. L'un des amendements au texte du député LREM Aurélien Taché, prévoit de créer une charte sociale pour créer de nouveaux droits pour ces travailleurs.
Les syndicats de coursiers veulent son retrait pur et simple car il risque, selon eux, de pérenniser "un système fonctionnant sur la précarité des travailleurs". Certains travaillent plus de dix heures par jour, pour des salaires autour de 5 euros de l'heure. Ils peuvent aussi perdre leur emploi à tout moment et ne bénéficient d'aucune protection sociale.
"La livraison à vélo c’est très pénible physiquement"
Pour Stéphane Fustec, responsable de la CGT Service à la personne, les coursiers veulent alerter la population sur leurs conditions de travail.
"Il y a effectivement un ras-le-bol. La livraison à vélo c’est très pénible physiquement. On travaille dans un environnement pollué. C’est ni plus ni moins le retour au travail à la tâche, on est payé à la livraison et puis surtout, on n’a aucune garantie de sécurité comme on peut en avoir dans une entreprise classique. Il y a beaucoup d’incertitudes sur l’avenir. Nous, on demande à ce que tout ça soit encadré, qu’on ait des protections sociales équivalentes à celles des salariés. C’est un cri d’alerte qu’on essaye de lancer".