Grève SNCF: le gouvernement tient bon face aux syndicats, mais jusqu'à quand?

La grève des cheminots est surveillée comme le lait sur le feu par le gouvernement. Le bras de fer ne vient que de commencer entre l'Exécutif et les syndicats.
Pour l'instant, l'entourage d'Edouard Philippe est inflexible: "On savait que la mobilisation serait forte", explique un proche du Premier ministre. "Guillaume Pépy nous avait prévenu, il y a un mois" souffle-t-il avant d'ajouter, "on a fixé un cap, une méthode de concertation... On s'y tient".
L'Éxecutif le sait: c'est la capacité du gouvernement à reformer qui se joue. Il n'est pas question de revenir sur les grands axes de la réforme à savoir l'ouverture a la concurrence et le statut des cheminots.
"Montrer aux Français que les syndicats ont tort"
En revanche, l'entourage d'Edouard Philippe rappelle qu'il y a des marges de manoeuvre, notamment en ce qui concerne les avantages sociaux... mais aussi et surtout en ce qui concerne la date à laquelle le statut des cheminots sera bel et bien supprimé pour les nouveaux embauchés.
C'est un exercice "difficile" reconnaît un proche du dossier: "Les syndicats veulent faire des cheminots le symbole de la casse sociale. Et nous devons absolument montrer aux Français que les syndicats ont tort".
"Ce qui passait pour de l'autorité devient perçu pour de l'entêtement"
Selon Bernard Sananès, de l'institut Elabe, l'opinion publique sera le juge de cette affaire.
"Dans ce type de conflit, le premier jour, ceux qui sont impactés par la grève se débrouillent. Le deuxième jour, on galère. Et le troisième jour, on commence à se dire que ça commence à bien faire et qui peut nous sortir de cette situation. A ce moment-là, il y a deux solutions: on impute au gouvernement le fait de ne pas avoir suffisamment discuter - ce qui passait au début pour de l'autorité ou de la fermeté devient perçu pour de l'entêtement, c'est ce qui s'est passé en 1995, - soit on se retourne vers les syndicats et on dit c'est trop. Il faut être prudent, on ne sait pas comment l'opinion va évoluer".