Grosse chute à l’avant…
Retour sur la J7 de Ligue 1…
Un leader à ce point défroqué, c’est assez rare et pour le moins troublant. Depuis le début de la saison, le parcours hors du commun de l’OM laissait beaucoup d’observateurs sceptiques. Solidarité, esprit de revanche, réussite, le tout dans un shaker de bonnes intentions, voilà en gros l’explication la plus régulièrement entendue au moment d’évoquer les performances de l’OM jusque-là. L’optimisme n’a, de toute façon, jamais été démesuré, même chez les plus farouches supporters. On cueillait la rose jour après jour. Mais après avoir bien pris chaque match « l’un après l’autre » comme le veut la formule classique du bonheur footeux, Marseille a pris un mur en pleine poire. Et c’est un peu comme si chaque moment positif, chaque match gagné sans pour autant briller avaient été payés d’un seul coup à Valenciennes. Le tarif n’en fut que plus élevé. L’OM a proposé une sorte de néant footballistique. Mais comme pour dire que cette raclée était trop grosse pour être vraie, on a eu droit au symbole : Mandanda et sa terrible boulette. La vérité au sujet de l’OM reste donc floue et l’enchaînement des matches à venir (pas forcément le toujours « à part » OM/PSG) sera intéressant à suivre. Pour le haut du classement, dans cette L1 « open bar », l’OM n’a rien hypothéqué. Et ce même si on a bien eu la confirmation, pour ceux qui avaient benoitement cru le contraire, que Fanni, Cheyrou, Amalfitano, Gignac and co n’étaient pas devenus des cadors en un été.
Au-delà de la claque marseillaise, il serait injuste de ne pas rendre hommage à VA. Depuis plus d’un an, j’ai plusieurs fois eu l’occasion de commenter les matches de cette équipe et souvent face à des gros de L1. A chaque fois, elle m’a fait bonne impression. Sa charnière est plutôt bonne, sa base technique aussi avec un Danic, vrai bon joueur de foot. Elle manque souvent de constance, mais cette équipe, très bien organisée par un coach dont j’ai souvent parlé (Daniel Sanchez), est capable de phases de jeu vraiment bonnes. C’est plus simple à observer quand elle joue à domicile, mais elle est capable d’aller très vite avec un jeu direct et efficace. Aucune équipe de L1 ne vient à Valenciennes sans éprouver beaucoup de difficultés. Enfin et parce que cette journée devait être folle jusqu’au bout, Le Tallec a brillé. Depuis que Saint Francis Lalanne l’a annoncé en explosion imminente jusqu’au ballon d’or, plus rien ne l’arrête. Merci Francis…
La semaine prochaine, l’OM pourrait donc voir le PSG lui passer devant. Ce sera toutefois un autre OM, forcément. Et ça devra être un autre PSG, aussi. Face à Sochaux, beaucoup envisageaient une grosse raclée. Au lieu de ça, ils ont vu un PSG en mode gestionnaire. Peu d’occasions, deux buts, trois points et une série qui se poursuit, tout va bien. Reste que comme Ancelotti, je trouve que Paris a trop géré. Et Sochaux qui était venu pour jouer aurait pu en y croyant plus, rendre un peu plus compliquée l’après-midi des Parisiens. On aura tout de même vu que Pastore est à l’aise en 10 façon années 80. Qu’Ibra en marchant a quand même fait un magnifique décalage sur l’action du 2e but. Mais on a également vu qu’Ibra n’a rien fait d’autre. Le programme propose maintenant Porto puis Marseille. Ça ressemble à la première semaine importante pour ce nouveau PSG. Oui vous savez ce nouveau PSG qui a raté son début de saison avec son coach bidon, mais qui compte 15 points en 7 matches. 7 matches, on est quoi ?? A mi- saison ? Je me rends pas compte…
En revanche pour ce qui est du début de saison raté, Lille va avoir du mal à nier. Le LOSC vient de faire deux bons matches pour prendre 1 point ! Enfin deux bons matches, entendons-nous, deux matches dans lesquels par instant, ça sentait le bon Lille. Le premier problème pour cette équipe, c’est de ne pas profiter de ses bonnes phases. La faute à un jeu offensif trop naïf, pas assez méchant. Ce malgré un Nolan Roux, vraiment intéressant. Mais le problème le plus grave, c’est ce que Lille ne sait plus faire ce que l’équipe faisait très bien : Défendre haut, presser ensemble, avancer. Il n’y a plus cette compacité, cette faculté à défendre, à récupérer le ballon en évitant le duel. Sans cette osmose collective, Lille se transforme en équipe d’enfants qui va se faire punir. Et la fessée a été administrée par Rennes. L’équipe d’Antonetti n’a pas fait grand-chose, mais elle a gagné. Son jeu n’a pas varié. On tente de récupérer et de repartir vite. Avec trois équipes en une, les bourrins derrière, les demi-bourrins en relais et un ou deux joueurs de foot devant.
La journée s’est achevée avec une belle affiche, un ¼ de finale de LDC en 2010 (mon Dieu, mon Dieu comme le temps passe ma bonne dame), OL/Bordeaux. Sur la première période, ça a senti tout sauf la LDC. Même pour un haut de tableau de L1, ça faisait peine à voir. Trois ou quatre enchaînements intéressants des Lyonnais, une défense à 5 de Bordeaux, des joueurs au sol, le Duhamel show, bref un ensemble d’un ennui redoutable. 0/0, l’objectif de Gillot, avoué à la pause, est pour l’instant atteint. En seconde période, l’OL continue d’attaquer, ou au moins essaye. Et quand une équipe cherche à créer, mais pas assez bien pour faire mal à un adversaire venu seulement défendre, il se passe quoi ? C’est facile, c’est L1, c’est un classique. Un but bordelais chanceux qui récompense le néant. Voilà l’OL qui au mieux peut espérer accrocher le nul. Mais quand on attaque encore plus, mais toujours aussi mal, il se passe quoi ? On prend le 2e ! Un but qui respire la limpidité du vide. C’est à l’image de ce choc L1 qui a bel et bien été d’un niveau affligeant…
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