Guest du 10/01: Pierre Béguin
Pierre Béguin est né à Arare – Genève – le 25 février 1953. Entre ses études – diplômé en Lettres et DEA en Psychologie en Sciences de l’éducation à l’Université de Genève –, et par la suite, il voyage beaucoup, un peu partout dans le monde, plus spécialement en Amérique latine qu’il arpente de long en large. D’un voyage au Chili, il tire son premier roman L’Ombre du Narcisse (1993), d’un séjour de plusieurs mois en Colombie Joselito Carnaval (2000), d’une expédition en Amazonie et de rencontres avec des guaqueros – ces fameux pilleurs de tombes précolombiennes – Terre de Personne (2004) qui obtient la distinction de la Fondation Schiller en 2005.
En 2007, en souvenir d’un fils décédé quelques jours après sa naissance, il publie Jonathan 2002, à la fois témoignage d’amour et récit initiatique qui pose les questions essentielles sur la vie, la mort et la responsabilité. En 2011 parait, toujours aux Editions de l’Aire, Bureau des Assassinats et autres coups de sang, un recueil d’essais qui analyse, sous l’angle littéraire, les années de crise que nous traversons. Depuis 2007, avec cinq autres écrivains, il tient régulièrement un blog sur la Tribune de Genève.
Marié, père de deux petites filles, il enseigne actuellement la littérature française au Collège Calvin.
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« Maintenant que j’accompagne leur dernière nuit, je me sens travaillé de remords pour mes reproches, mes irritations, mes duretés. Si j’avais su, je me serais efforcé d’adoucir simplement leur fin de vie, je me serais appliqué à en faire ce qu’aurait dû en faire l’imagination d’une affection bien sentie. Si j’avais su… Mais justement, je savais ! Là se concentre la cruauté infligée à celui qui, contre nature, connaît le jour et l’heure. » La veille de l’euthanasie programmée par sa mère et son père, un homme s’installe dans sa chambre d’enfant. Durant la nuit, il écrit pour tenter de comprendre les raisons de ce geste : délivrance pour ceux qui vont partir, mais violence inouïe pour ceux qui demeurent. Que dire à ses parents, comment leur exprimer une affection alors que le temps est compté, que la douloureuse histoire familiale refait surface? Faut-il revenir sur les rapports difficiles des uns et des autres, sur le manque de communication? Dans ce roman sincère et juste, Pierre Béguin raconte une situation limite. Le fil des événements va profondément changer le regard qu’il a porté jusque-là sur sa famille, et sur un passé qui n’a pas dit son dernier mot…
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