Guest du 17/12: Caroline Andrieu
Caroline Andrieu, journaliste pendant onze ans au service Culture du Parisien, se consacre désormais à l’écriture. Elle est notamment co-auteur de Edouard Adam, itinéraire d’un marchand de couleurs.
Les maisons closes, lieux intimes de désir et de fantasme détiennent encore aujourd’hui un pouvoir de fascination important. Des patronnes autoritaires, aux amants en mal d’amour, en passant par les tenues singulières des jeunes filles, elles évoquent un univers unique et le plus souvent envoûtant. La série « Maison close », diffusée en 2010 sur Canal + propose une plongée sans concession au cœur du quotidien si particulier des maisons closes et du milieu de la prostitution de la fin du XIXe siècle. Illustré de photos de la série et de documents d’archives, cet ouvrage raconte le fonctionnement des maisons closes en France des années 1850 jusqu’à leur fermeture en 1946.
Résumé
Une plongée au cœur du quotidien particulier de ces lieux de plaisir, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à leur fermeture en 1946, illustrée de documents d'archives et de photographies tirées de la série télévisée «Maison close» diffusée sur Canal +.
Quatrième de couverture
« Les pensionnaires des maisons closes affichent un air de félicité. Elles sont jeunes fraîches, et coquines. Avec elles, on peut tout se permettre, mais on n'est pas obligé non plus, ou pas tout de suite : au salon, entre hommes, on partage d'abord un cigare, on fait société en toute sécurité. On se retrouve au chaud dans un canapé moelleux, on tient des conversations politiques, scientifiques, mondaines... À l'abri d'une maison close, rien de fâcheux ne peut arriver. Mais pourvu qu'on le veuille, tout peut arriver... Et tout arrive. » Richement illustré de documents d'archives, de peintures, d'illustrations d'époque et de photographies de la série Maison Close, diffusée par canal+, cet ouvrage raconte le fonctionnement des maisons closes en France des années 1850 jusqu'à leur fermeture en 1946.
- A découvrir aussi sur le sujet un ouvrage complémentaire: "Histoires des maisons closes: de l'Antiquité à nos jours", éd. Du Dauphin
Lupanar, claque, boxon, bobinard, hôtel borgne, maison du diable… autant de qualificatifs pour décrire le lieu où se réalisent les plus secrètes fantaisies sexuelles. Des temples de l’Antiquité grecque aux maisons les plus professionnelles du XXIe siècle, les bordels font partie, en bien ou en mal, de notre Histoire : on pratiquait déjà la prostitution sacrée dans la plus haute Antiquité, et l’Église et l’État en retirèrent longtemps d’excellents bénéfices… Les maisons closes répondent à plusieurs besoins basiques humains, et les courtisanes de l’Antiquité, expertes en jeux érotiques et maniement des aphrodisiaques, possédaient bien d’autres talents : en Inde, les prêtresses sacrées devaient allier, à leur extraordinaire beauté, leur expertise dans les 72 arts traditionnels (chanter, danser…), les 74 étreintes érotiques, et les 32 façons de charmer un homme. Beaucoup d’établissements furent célèbres également pour leurs théâtres, restaurants, casinos, ou fumeries d’opium (bateaux floraux chinois). Ces maisons de tolérance ont toujours admis, comme leur nom l’indique, un large spectre de caprices et de fantaisies, pour répondre aux fantasmes les plus variés ou originaux d’une clientèle anonyme ou... très en vue (hommes politiques, écrivains, artistes...). Une diversité que l’on retrouve dans la hiérarchisation des pensionnaires, allant des «muses» de la Renaissance, hétaïres de la Grèce antique ou escort girls d’aujourd’hui, éduquées, respectées, aux humbles filles de joie de toujours, exploitées, peu considérées. Les maisons de plaisir ont été à la source de bien des tendances (vêtements, coiffures, bijoux, parfums) et, à toutes les époques, ont influencé l’économie, la politique, la religion, la culture, ou l’art. Elles furent aussi, tout au long de l’Histoire, des petites entreprises, souvent florissantes, au code de conduite très strict. Flirtant avec l’illégalité et l’immoralité, elles ont presque toujours réussi à survivre en s’adaptant à leur pays et leur époque, à quelques exceptions près, comme la France, où elles ont fermé en 1946. L’auteur nous invite à découvrir les secrets des maisons de rendez-vous les plus célèbres du monde entier. Huit chapitres relatent l’histoire (et la géographie) du plus vieux métier du monde, organisés en trois grandes époques : 1) De l’Antiquité au Moyen âge, 2) La prostitution du XXe siècle 3) Les grandes entreprises de la prostitution.
Au temps des bordels Le Parisien
Louis Aragon disait qu’elles étaient l’université du soir des poètes. Pendant un siècle, de 1850 à 1946, les maisons closes étaient les derniers salons où l’on cause, avant de passer au boudoir. Les bourgeois y venaient comme au club, les filles étaient « jeunes, fraîches et coquines », écrit Caroline Andrieu. Ce livre de photos sépia, sensuelles, historiques, amusantes aussi, comporte des trouvailles réjouissantes comme ce « catalogue des prix d’amour », d’une bien nommée Marcelle Lapompe. Tout un pan d’histoire vu à travers le trou de la serrure.
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