Harcèlement

A partir de quel moment peut-on dire qu'on est victime d'harcèlement moral sur son lieu de travail ? Comment le prouver ? Quelle attitude adopter pour se défendre ?
Brigitte Lahaie : On va l’ouvrir cette boite a questions Robert Zuili « A partir de quel moment on peut dire que l’on est victime de harcèlement moral sur son lieu de travail, comment le prouver et surtout quelle est l’attitude qu’il faut adopter ? »
Robert Zuili : C’est une question très importante, comment peut-on prouver un harcèlement moral parce que parfois ce n’est que du ressenti et ça pose la question de la distance entre le ressenti et la réalité. Je vous parlais de la colère, si vous êtes en colère vous considérez que l’autre vous a fait subir un préjudice parce qu’il vous a humilié en public parce qu’il a fait une remarque sur vous que vous trouvez désagréable, c’est une interprétation personnelle que les autres n’y ont pas fait attention. Mais vous, vous allez y accorder une très grande importance et ça va venir se cumuler avec d’autres éléments qui seront des signaux comme ça auquel vous allez attribuer une valeur symbolique très forte.
B.L : Bien sûr mais quand même il y a harcèlement moral lorsqu’il y a répétition…
R.Z : Oui il y a des signaux objectifs qui sont la répétition, qui sont l’intention de nuire à la personne et de laisser s’installer une forme d’inconfort voir de souffrance dont on a plaisir
B.L : Et je crois que la définition aussi qu’on peut donner parce qu’il faut quand même être assez clair, c’est que quand la personne qui est donc notre supérieur exagère dans ses demandes par exemple si il nous appel alors qu’on est déjà rentré à la maison et que c’est répété la en effet on est dans ce qu’on pourrait appeler du harcèlement.
R.Z : Mais il y a des situations ou ce harcèlement n’est qu’une interprétation et complètement décorrélé de l’intention de celui qu’on accuse d’harcèlement
B.L : Alors comment faire ? Je pense qu’il faut le signaler peut être que le supérieur ne se rend pas compte et si ça continue je pense qu’il ne faut pas hésiter à ce moment…
R.Z : A faire appel à des instances dans l’organisation qui peuvent nous aider à le désigner. Mais vous le disiez c’est important de le témoigner très vite. On est coresponsable d’une situation comme celle-là. Il ne faut pas la laisser s’installer même si on a peur des représailles ou du risque qu’on prendrait à le témoigner. Parce que plus on attend pire c’est le moment où on devra le témoigner.
B.L : Bien sûr et on perd également l’estime de soi, du coup on est encore plus harcelé, encore plus blessé par le harcèlement et ça peut terminer en burn-out
R.Z : Ou en dépression. Dans le burn-out vous êtes en surpression, dans la dépression vous êtes en sous pression. C’est comme si vous preniez l’image d’un pneu vous rouler a 180km/h et votre pneu il est sur gonflé donc il va chauffer et il va péter. C’est ce qui arrive aux gens qui sont en burn-out, ils sont en hyper activité et tout d’un coup ils disparaissent du radar. Alors qu’en dépression c’est le pneu qui est dégonflé et qui petit à petit parce qu’il y a une fuite va être à plat. Donc on va être dans deux registres différents .